DUO D’EXCEPTION 1/7 – À l’occasion du 78e Festival de Cannes, nous avons réuni sept duos d’exception. Par complicité, Amitié, admiration…, ces célébrités ont chacune choisi un alter ego pour partager leurs expériences et croiser leurs affinités. Aujourd’hui, l’actrice et l’acteur nous partagent leur amour du cinéma.
Madame Figaro. – Ce qui vous unit ?
Mélanie Thierry.– D’abord le film d’Alex Lutz, Connemara, dans lequel nous jouons. Je crois également que Bastien, comme moi, ne tient pas à intellectualiser ses rôles plus que ça. Nous cherchons à être dans le sentiment, dans une forme de vérité. Et enfin, nous sommes tous les deux des acteurs sans chichi.
Bastien Bouillon. – Oui, et ce qui unit, ce sont aussi nos trois fils qui ont quasiment les mêmes âges.
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Un moment fort et/ou insolite à Cannes ?
M. T. – Ma première fois à Cannes avec La Princesse de Montpensier, de Bertrand Tavernier. C’était un rendez-vous absolument merveilleux parce que je présentais le film avec un premier rôle – une chose déjà inespérée en soi – et qu’il y avait cette nouvelle garde de jeunes acteurs accompagnés par des comédiens plus aguerris, qui avaient déjà fait leurs preuves. Cette cohésion entre nous était absolument magnifique. Je me suis laissé cueillir par le festival : je n’avais pas pressenti la décharge émotionnelle que Cannes pouvait engendrer.
B. B. – Mon premier Cannes ? J’étais invité par mes amis, Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm, qui présentaient leur film, La guerre est déclarée, dans lequel j’ai un petit rôle. J’ai vécu un festival étrange et folklo, sans trop savoir où je dormais le soir même. Et j’ai trouvé que c’était un endroit où l’on était à la fois très entouré et très seul. Cela m’a rappelé le film de Wim Wenders sur Pina Bausch et cette solitude qu’elle peut ressentir tout en étant ultrasollicitée. J’ai vécu ce sentiment avec beaucoup de violence au départ.
Un film dans lequel vous auriez rêvé de jouer ?
M. T. – Je ne m’imagine pas pouvoir interpréter un rôle à la place de quelqu’un, parce que si j’ai aimé un film, c’est justement parce que l’identité de l’œuvre fonctionne avec celle de l’acteur ou de l’actrice. En revanche, il est possible de s’en nourrir quand il s’agit d’inventer un autre personnage, et cela devient alors une source d’inspiration merveilleuse. J’ai ressenti ça avec Gloria, de John Cassavetes, qui m’a servi quand je tournais La Vraie Famille, de Fabien Gorgeart.
Ma première fois à Cannes, je n’avais pas pressenti la décharge émotionnelle que le Festival pouvait engendrer
Mélanie Thierry
B. B.– J’allais moi aussi parler de Cassavetes et de Minnie et Moskowitz parce que l’énergie de Seymour Cassel qui fonce tête baissée m’a fait envie. Mais je ne me vois pas forcément jouer dans les films de réalisateurs que j’admire – comme Rabah Ameur-Zaïmeche, Oliver Laxe ou Jean-Charles Hue – parce que je ne sais pas exactement ce que je pourrais leur apporter en tant qu’acteur…
Mélanie Thierry et Bastien Bouillon jouent dans Connemara, d’Alex Lutz, présenté à Cannes Première au Festival de Cannes. Sortie le 10 septembre. Bastien Bouillon joue dans Partir un jour , d’Amélie Bonnin, présenté hors compétition au Festival de Cannes et choisi pour en faire l’ouverture.