Le premier ministre indien, Narendra Modi, a toujours fait du Cachemire une question strictement bilatérale, voire nationale. En annonçant lui-même le cessez-le-feu entre l’Inde et le Pakistan, le 10 mai, son allié le plus puissant, Donald Trump, l’a renvoyé au rang de supplétif. « Après une longue nuit de pourparlers sous la médiation des États-Unis, je suis heureux d’annoncer que l’Inde et le Pakistan ont convenu d’un cessez-le-feu COMPLET ET IMMÉDIAT », a-t-il écrit sur son réseau, Truth Social. 

En plus de façonner sa prétendue image de président pacifiste, le milliardaire états-unien entend faire comprendre qui dicte les règles à un Narendra Modi qui tient lui aussi à sa stature d’homme fort. Si le Pakistan n’a pas démenti l’idée d’une médiation, le ministre indien des Affaires étrangères indien, Subrahmanyam Jaishankar, s’est empressé de publier un communiqué selon lequel la trêve aurait été « négociée directement ».

Tester les capacités de leurs armées

S’il avait sciemment fermé les yeux sur la révocation de l’autonomie constitutionnelle du Cachemire par New Delhi en 2019, cette fois Donald Trump semble déterminé à en faire une question internationale. Son secrétaire d’État Marco Rubio annonce ainsi « des pourparlers sur un large éventail de questions dans un site neutre ».

Jusqu’alors, Narendra Modi assurait qu’aucune négociation ne se tiendrait tant qu’Islamabad n’aurait pas renoncé à appuyer les groupes terroristes. Depuis, les deux pays s’accusent mutuellement de violer la trêve. L’Inde et le Pakistan semblent en réalité tester les capacités de leurs armées sans vouloir s’engager pour autant dans un conflit d’ampleur. Il s’agit également d’un test dans la rivalité sino-occidentale. Le matériel chinois a ainsi permis au Pakistan d’abattre plusieurs Rafale de fabrication française dans l’un des plus importants combats aériens de l’histoire récente.

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