Depuis Fréjus où il vit désormais, Michel Hentzen se souvient dans les moindres détails de la journée du 9 mai 2015. Ce jour-là, pour la grande fête du volley hexagonal (*), les hommes de Manu Dumortier remportaient le titre de champion de France de Ligue B en assommant Nice en trois sets secs (3-0) et sans jamais trembler (25-20, 26-13, 25-18). « De tout mon vécu dans le volley, cela reste mon meilleur souvenir », confie l’ancien manager général sportif du club nancéien. « On disposait d’un budget ridiculement faible (530.000 euros) dans une poule à 14 équipes. On avait su se montrer malin dans le recrutement. Le ‘’discount », c’était alors un peu notre marque de fabrique ».

Des propos corroborés par Manu Dumortier, le coach de l’époque : « On ne s’imaginait pas en début d’exercice pouvoir dérocher le titre. Mais les joueurs étaient de qualité. Je crois me souvenir que lors de cette finale, on a fait un match qui sortait de l’ordinaire. Effectivement, on n’a commis que deux fautes au service et Nice ne nous a bloqués qu’à deux reprises. On était tout simplement injouables ».

Et pourtant, en coulisses, les jours précédents la finale avaient été remplis de craintes. « Il faut se souvenir que Jelle Ribbens, notre libero, et le central Mirko Radévic avaient signé, avant ce dernier acte, en faveur de Nice », rappelle Michel Hentzen. « On ne savait pas comment ils allaient se comporter dans un match qui ouvrait les portes de la Ligue A au vainqueur ». Mais les deux futurs Niçois se sont montrés professionnels jusqu’au bout des ongles. « Il y a déjà une question d’honneur et puis gagner un titre cela n’a pas de prix », glisse Manu Dumortier.

La saison n’avait pourtant pas été simple. Michel Hentzen avait même dû souvent jouer les pompiers de service : « Il y avait des crispations entre le groupe et le coach mais aussi entre certains joueurs. Heureusement, une fois sur le terrain, celles-ci disparaissaient. D’un point de vue plus personnel, j’étais doublement heureux de ce titre car dans cette équipe figurait aussi Alexandre, mon fils, un pur produit du club qui avait débuté en pupilles ».

Si les images de liesse sont encore en mémoire de l’ancien manager du club ce dernier garde aussi quelques mauvais souvenirs de cette finale. « On n’avait même pas été reçu par les élus nancéiens pour ce titre », regrette Michel Hentzen. « Forcément aujourd’hui tout cela me manque un peu car le club du Nancy c’est un peu mon bébé ». À bon entendeur.

(*) À l’époque, toutes les finales des play-off des championnats gérés par la LNV se disputaient sur un seul match, le même jour, à Paris. L’équipe  : G. Di Betta, A. Hentzen, M. Mourier, D. Feughouo, M. Radévic, J. Lomacz, G. Meyer, S. Tolar, J. Ribbens, C. Fuahéa. Entraîneur : M. Dumortier.