Au rez-de-chaussée du musée de la Victoire, à Moscou, des écoliers se pressent pour s’immerger dans les reconstitutions de la bataille de Kursk, de Leningrad ou de Berlin, à la gloire de l’armée soviétique. Une visite faite au lendemain des célébrations du 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Russie et qui ravie Sophie, une enfant très impressionnée d’en connaître davantage sur les « soldats très courageux » de l’Union soviétique : « On ne pouvait pas les battre, ils préféraient mourir plutôt que de se rendre. Les Allemands étaient cruels, ils rentraient dans nos maisons pour tuer les femmes et les enfants. »
Hélène, sa professeure, a insisté pour venir au sein de ce musée afin que « nos enfants sachent ce qui s’est passé pour que cela ne se reproduise jamais, se souvenir de l’exploit de nos soldats, de nos arrières-grands-pères ». Une vision tournée à l’avantage de la Russie, « un peuple bon qui veut aider tout le monde en cas de besoin« , présente-t-elle avec fierté.
En se baladant dans le musée de la Victoire, une salle consacrée à l’opération spéciale fait le lien entre les combats d’hier et ceux menés en Ukraine. Dans un coin, des enfants peuvent écrire des lettres aux militaires.
Evgenia y a emmené spécialement son fils de 8 ans. « Il se passe aujourd’hui exactement la même chose que lors de la guerre patriotique. En Ukraine, nos militaires tentent d’éradiquer les nazis« , assure-t-elle avant d’ajouter : « Peut-être qu’ils terminent le travail que nos grands-parents n’ont pas fini. J’espère que cela restera une opération spéciale et que ça ne déclenchera pas une nouvelle guerre mondiale. »
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Le musée de la Victoire possède également une exposition consacrée au nazisme ordinaire en Ukraine. Dans une vitrine, un drapeau de Kiev côtoie des croix gammées.
Des vidéos montrent des exécutions, des images qui ont frappé Alexander : « Tous les documents qui sont ici prouvent que le fascisme perdure en Ukraine et est toujours très actif dans d’autres pays européens. C’est une menace pour le peuple russe, on doit donc se défendre. »
En quittant l’exposition, il est difficile de ne pas voir cette mise en scène. On y voit notamment une balançoire noircie avec des peluches appartenant à des enfants russes, présentées comme des victimes de la guerre menée par l’Ukraine.
Des cours de patriotisme pour former à l’opération spéciale en Ukraine
À 60 kilomètres de Moscou se trouve la ville de Troïtsk. Là-bas, un centre associatif patriotique organise un camp d’entrainement militaire pour jeunes militaires. Dans la forêt, une dizaine d’adolescents en treillis militaires, répliques de fusils à la main, se préparent à donner l’assaut sous les ordres de leur instructeur.
« Depuis que je suis petit, je veux devenir militaire. C’est par patriotisme. En tant que Russe, tu dois être prêt à tout pour notre famille », partage Théodore, un habitué de ce camp d’entraînement qui rêve de s’engager dans l’armée russe. « S’il le faut », il serait prêt à combattre en Ukraine : « Cela serait notre devoir. Nous devons nous défendre et tuer les nazis. »
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Ici, ces exercices militaires sont donnés gratuitement par des vétérans d’Ukraine comme Alexis. Il s’est battu durant un an à Barmouth : « Je pense qu’il est important que ceux comme moi qui ont participé à l’opération spéciale puissent enseigner ici les techniques militaires, comment défendre, aimer sa patrie. Nous avons de l’expérience. »
Chaque année, des milliers d’enfants passent par ce centre où on y donne aussi des cours de patriotisme et de premier secours. À la fin de l’entraînement, un petit insigne collé sur leur veste est remis aux participants avec la lettre Z, symbole de l’opération spéciale en Ukraine.
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