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Rédaction Lille

Publié le

12 mai 2025 à 8h40

Mercredi 7 mai 2025, un homme de 41 ans a été jugé au tribunal de Lille pour vol par effraction, violences et outrage à un fonctionnaire de la police. Les faits se déroulent la veille, le 6 mai. Fortement alcoolisé, l’homme est entré par effraction dans une maison à Villeneuve-d’ Ascq (Nord), puis a dérobé plusieurs objets de valeur avant d’être pris en flagrant délit par la police. Victimes de coups, insultes et crachats, les quatre policiers ont finalement réussi à maîtriser l’individu. Ils se sont constitués parties civiles. Détails.

“Je suis devenu incontrôlable, j’étais fou de rage.”

Le 6 mai 2025, à Villeneuve-d’Ascq, la police est requise vers 3h15 au domicile d’un homme qui dit se faire cambrioler. Sur les lieux, les forces de l’ordre découvrent une fenêtre brisée. À l’intérieur de la maison, le voleur est pris en flagrant délit mais l’interpellation est compliquée.

L’homme refuse de se mettre au sol et se débat violemment en donnant des coups de pied et en mordant les policiers. Selon ces derniers, l’homme de 41 ans les aurait également copieusement insultés et a craché à plusieurs reprises sur eux. Dans le sac à dos du cambrioleur, un ordinateur portable, un appareil photo et deux montres sont retrouvés.

Selon le prévenu, les policiers l’ont insulté et “ont été violents en premier. Ça s’est très mal passé. Un des policiers m’a dit ‘je vais te défoncer petite pute’”, explique-t-il. Au tribunal, l’homme de 41 ans reconnaît tout de même “une connerie absolue” et regrette ses actes. Sorti de prison au mois de janvier, il n’a depuis “plus aucune ressource”. Fortement alcoolisé au moment des faits, le prévenu dit être “devenu incontrôlable et fou de rage”.

Alcoolique depuis 2015, il semble être “conscient de ses problèmes” et souhaite entamer une cure et trouver du travail : “Je veux m’en sortir, c’était une grosse sortie de route.”

“Il ne se cache pas derrière son petit doigt.”

Selon l’avocat des parties civiles, les explications du prévenu “ne sont pas crédibles”. Il dénonce une “interpellation musclée” qui démontre le comportement violent du quadragénaire. Trois policiers demandent mille euros d’indemnisation, le dernier huit cents euros.

La procureure rappelle également une “grosse effraction” et une “salve d’insultes” que les policiers ont reçue. Des faits graves pour lesquels elle juge que le discours du prévenu est “un peu léger”. La procureure estime qu’il n’a montré “aucun mot pour la victime” de l’effraction. Elle requiert donc dix-huit mois de prison ferme et la révocation d’un sursis de quatre mois.

Pour la défense, les réquisitions sont trop sévères. L’avocate rappelle la “sincérité” dont a fait preuve son client, qui reconnaît entièrement les faits et s’est excusé à plusieurs reprises. “Il ne se cache pas derrière son petit doigt”, insiste-t-elle. Selon elle, il existe une “multitude de possibilités pour éviter la prison ferme”.

Finalement, le prévenu de 41 ans écope de huit mois d’emprisonnement et de la révocation d’un sursis de quatre mois. Il doit également indemniser quatre cents euros à trois policiers et trois cents euros au quatrième. La peine d’emprisonnement sera entièrement aménagée en “placement extérieur”. Le tribunal, convaincu par le “discours lucide et conscient” du prévenu, appelle tout de même ce dernier à “mesurer sa chance”.

Zoé Hondt

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