La cuisine et sa cheminée qui paraît sculptée dans le plâtre blanc. Le plan de travail en inox, ses portes en laque et inox ont été dessinés et fabriqués par Acte Deux dans un jeu d’aplats de couleurs inspiré du travail d’Ettore Spalletti. Céramiques provenant du Mexique et du japon, applique vintage d’Achille Castiglioni (Flos), coupe fruits en céramique vintage, pot (Poterie Ravel).
Jean Baptiste Thiriet
Jeux d’ombres et de lumière
Dans cette architecture ouverte, les volumes séquencent l’espace et la lumière joue le rôle de chef d’orchestre, distribuant sa clarté zénithale selon les heures du jour, à travers ouvertures et fenêtres de toit comme autant de percées de lumière bénéficiant de la triple orientation de l’appartement. Meubles et objets voient leurs ombres projetées sur le sol comme sur les murs et, dans ce jeu de rapport au volume et à la sculpture, la lumière leur donne des aspects changeant avec la course du soleil.
Dans cet intérieur sculpté au sol en béton ciré beige, le bois de châtaignier est convoqué, de même que le chêne. Le premier pour la table de la salle à manger, le second pour les rangements de la salle de bains, le tout dessiné et réalisé par des artisans ébénistes. « Hors cuisine, c’est le mobilier qui apporte la couleur avec le bois. La table à manger en châtaignier est taillée dans un tronc entier en partie tourné et, dans la salle de bains, on a verni les placards en chêne blond, jusqu’au tiroir sous la vasque, dans une association chaleureuse avec la mosaïque de carreaux de grès céram vieux rose et joints terracotta. »
La table en châtaignier du coin salle à manger a été dessinée par Acte Deux et fabriquée par un artisan en Normandie, son pied est taillé dans un tronc de châtaignier massif. Dessus, une vaisselle comprenant une coupe à fruits du village de La Borne, des assiettes Christian Dior vintage et un vase (&klevering). Autour, des chaises en paille vintage. Au mur, une applique Coquillage en fibre de verre d’André Cazenave chiné.
Jean Baptiste Thiriet
Fonction et narration
Devant le canapé sur mesure, un monolithe de béton ciré : c’est la table basse du salon, traitée comme un parallélépipède monochrome qui vient se fondre dans le sol. Et, dans le couloir et la chambre, l’effet enveloppant du beige en all-over crée un cocon du sol aux murs jusqu’aux plafonds. C’est peut-être de ce mix béton ciré et de chaises en paille que nous vient cette idée de sud, de Méditerranée… de vacances. « Ce mot est très évocateur pour nous. Notre travail consiste à créer des intervalles qui donnent l’impression d’être en vacances. Comme des souvenirs que l’on convoque à travers des pièces finies qui viennent de maisons de famille, d’objets récupérés à gauche, à droite. On y pense tout le temps. » Pour autant, loin de réaliser des espaces décontextualisés qui évoqueraient Rome, Bologne ou Barcelone, Acte Deux pense en termes d’objets rapportés de voyages, d’influences glanées, des gestes d’artisans qui les ont émus. Une coupe à fruits sicilienne, des petits pots, une théière, des jarres en terre cuite sont associés à un lampadaire d’Achille Castiglioni, un fauteuil signé Pierre Paulin, une coupe à fruits du village de La Borne, un coquillage en fibre de verre d’André Cazenave ou encore un vase Shiva d’Ettore Sottsass… « Ces créateurs ne se contentent pas de penser des situations, ils ont aussi une manière de penser et d’appréhender l’espace, l’objet et les expériences, bref d’assembler les choses. Nous sommes dans cette logique-là, nous sommes des assembleurs. » Toujours cette proximité avec les arts visuels, ce rapprochement entre scénario d’usage et mise en scène, situation et décor, narration et fonction, et ça marche.
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