La main, le pot, la confiture – Deux policiers marseillais ont été incarcérés après leur mise en examen, ce 4 avril, pour « importation et trafic de stupéfiants en bande organisée, blanchiment, association de malfaiteurs », dans une affaire remontant à 2023
Un fiasco qui fait tache. Une opération de « livraison surveillée », qui consiste à laisser entrer de la drogue pour en contrôler la distribution et remonter les réseaux, menée par l’Office antistupéfiants (Ofast) à Marseille en 2023 est en passe de se muer en scandale policier, révèle une enquête du Monde.
Loin de son objectif initial de piéger avec 400 kg de cocaïne comme appât le narcotrafiquant alors en cavale « Mimo » et depuis arrêté en Algérie par la police locale, l’opération a abouti, pour l’heure, à l’incarcération de deux policiers, l’évaporation de la drogue et un relatif discrédit sur l’antenne marseillaise de l’Ofast.
L’affaire débute fin 2022 avec une info de la DEA américaine sur une cargaison cachée dans des cartons de bananes envoyée de Colombie vers le port de Marseille. Une autorisation judiciaire permet alors aux policiers marseillais de laisser passer la marchandise pour remonter la filière. Sauf que le réseau de « Mimo » ne semble pas intéressé. Les enquêteurs, frustrés, décident alors de revendre eux-mêmes la drogue via leurs indics pour espérer démanteler d’autres réseaux.
Un fourgon blindé retrouvé vide
Pendant plusieurs semaines, la cocaïne circule dans un fourgon blanc de parkings en stations de lavage où viennent s’approvisionner quelques petites équipes de moindre envergure. Et rapidement, la situation dérape et les enquêteurs semblent perdre le contrôle.
Un informateur échappe de peu à une tentative d’assassinat, et le Vito, blindé de drogue, (…)
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