Même relativement épargné par la Maison Blanche – avec des droits de douane de 10 % sur les importations britanniques vers les États-Unis contre 20 % pour l’UE – le Royaume-Uni « est prêt » à intervenir davantage dans son économie.
« Le monde tel qu’on le connaissait a disparu ? Le nouveau monde est moins régi par des règles établies, et davantage par des accords et des alliances », a indiqué Keir Starmer, le Premier ministre, dans une tribune publiée dimanche dans le journal conservateur The Telegraph.
« Nous sommes prêts à utiliser la politique industrielle pour protéger les entreprises britanniques de la tempête », a déclaré le chef du gouvernement travailliste, tout en admettant que, dans le pays berceau du libéralisme économique et du libre-échange, certains puissent être gênés par cette idée. « Mais nous ne pouvons tout simplement pas nous accrocher à nos vieux sentiments alors que le monde tourne aussi vite », a-t-il insisté, annonçant des mesures dès la semaine prochaine pour « améliorer la compétitivité » de l’économie britannique.
« Toutes les options restent sur la table »
À ce stade, Londres n’a pas annoncé de mesures de rétorsion face aux droits de douane américains, car le gouvernement négocie depuis plusieurs semaines avec l’administration Trump un accord économique qui pourrait supprimer tout ou partie de ces droits. « La priorité immédiate est de rester calme et de se battre pour le meilleur accord possible », a insisté Keir Starmer. « Cependant, toutes les options restent sur la table », a-t-il ajouté.
Le gouvernement travailliste a lancé une consultation auprès des acteurs économiques sur une éventuelle riposte. « Je ne conclurai un accord avec les États-Unis que s’il est bénéfique pour les entreprises britanniques et la sécurité des travailleurs », a encore prévenu le Premier ministre. Lors d’un échange téléphonique samedi, Keir Starmer et Emmanuel Macron sont convenus qu’une guerre commerciale « n’était dans l’intérêt de personne, mais que rien ne devait être exclu ».