Vers 20 heures dimanche soir, ce sont des parents très inquiets qui ont appelé la police marseillaise depuis l’Occitanie. Au téléphone, les Toulousains ont expliqué avoir appris que leurs deux fils respectifs étaient séquestrés quelque part dans une cité de Marseille. Sur la base de ces maigres informations, les enquêteurs sont toutefois parvenus à localiser les deux jeunes qui auraient été repérés sur la cité Consolat, dans le 15e arrondissement.

Des pressions pour ne pas quitter la cité

Ni une ni deux, un équipage a rallié les quartiers nord. Les fonctionnaires n’ont pas mis longtemps avant de récupérer un premier jeune, puis un deuxième.

En bonne santé mais secoués par leur mésaventure, ces deux jeunes hommes de 18 ans auraient ensuite désigné un individu à peine plus âgé, en expliquant aux policiers qu’il était, si ce n’est leur ravisseur, du moins l’intimidateur qui faisait pression sur eux pour qu’ils ne quittent pas la cité.

« Bosser gratuitement pour rembourser »

Un scenario d’autant plus plausible que l’un des deux jeunes « otages » avait déjà été interpellé récemment pour des faits liés au trafic de stupéfiants et délesté des produits qu’il transportait, dûment saisis par les policiers. Il n’est donc pas impossible qu’il dût des comptes à ses « lieutenants » et soit fermement invité à travailler à l’œil pour le compte du point de deal local.

Une pratique courante que connaissent parfaitement les policiers : « On sait bien que dans le milieu des stups, quand tu te fais choper, tu dois bosser gratuitement pour rembourser la marchandise perdue » soupire un enquêteur.

Âgé de 22 ans, le « garde-chiourme » présumé a été interpellé et placé en garde à vue.