Débutant cette saison en MotoGP, Fermín Aldeguer a décroché au Mans son premier podium. Déjà troisième la veille dans la course sprint, l’Espagnol a réédité malgré les conditions particulièrement exigeantes de cette épreuve très mouvementée.

Pour y arriver, il a bluffé par son sang-froid et l’absence d’erreurs alors que les chutes se multipliaient autour de lui. Lorsqu’il roulait en pneus slicks sur un bitume de plus en plus humide, il a un temps bataillé contre les frères Márquez et a même eu l’honneur de mener le Grand Prix pendant un tour. Puis il a réussi à se sortir de toutes les difficultés entraînées par le long-lap et le changement de moto, pour finalement émerger en très bonne position lorsque la course s’est stabilisée.

C’est alors qu’il a livré la dernière attaque, avec un talent unanimement salué dans le paddock et les tribunes du Mans, puisqu’il est remonté de la septième à la troisième place, notamment en fondant de façon irrésistible sur Pedro Acosta dans les derniers tours.

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Après ta première médaille en course sprint, voici maintenant ton premier podium. Que ressens-tu après avoir survécu à cette course folle ?

C’est plus spécial aujourd’hui qu’hier, le podium dans une course longue c’est plus important. Je suis très heureux parce qu’on est partis du bon pied, on suit une bonne progression. Certes, je suis rookie et je dois garder mon calme mais je suis très content du travail réalisé.

La course a été un peu folle durant la première partie, quand on était en slicks, qu’il s’est mis à pleuvoir et qu’on a changé de moto. Je n’ai pas beaucoup d’expérience sur le mouillé mais tour après tour, je me suis amélioré. Je me suis senti de mieux en mieux, j’ai mieux compris l’électronique, les pneus, et on termine finalement à la troisième place. C’est une journée incroyable pour moi. Je dois remercier Gresini et tout le groupe Ducati parce qu’on a une moto incroyable et qu’on forme une grande famille.

Tu as fait deux long-laps et un changement de moto. À un moment donné, tu étais même en tête du Grand Prix : l’as-tu réalisé ?

Oui, j’ai vu sur l’écran que Marc et Álex étaient derrière moi et je me suis dit : « Qu’est-ce que je fais maintenant ? ». Ils étaient passés au stand [changer de moto], les deux premiers secteurs étaient complètement mouillés et moi j’étais en slicks. Je me suis dit que j’allais faire ce tour calmement, puis j’ai changé de moto et j’ai attendu de voir ce qui allait se passer sous la pluie. Et puis, ça s’est bien passé, je suis content.

Fermin Aldeguer, Gresini Racing

Fermín Aldeguer s’est joué de toutes les difficultés.

Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

Dans la façon dont j’ai géré les choses aujourd’hui, j’ai fait la même chose que des pilotes qui ont de l’expérience. J’ai suivi Marc dans la première partie, ensuite je me suis bien battu en slicks. Par contre, en continuant un tour de plus avec les slicks, je pense que j’ai perdu beaucoup de temps. J’étais un peu nerveux mais j’ai bien géré, y compris après avoir changé de moto.

Rouler sur le mouillé en pneus slicks puis changer de moto pour la première fois, ça a dû être très exigeant mentalement pour toi !

Oui, la course a été très longue. Dans la première partie, on va peut-être un peu plus vite parce qu’on suit les autres, mais ensuite, une fois en pneus pluie, quand j’ai vu qu’il fallait faire encore 20 tours, je me suis dit pfff ! La piste n’était pas dans les meilleures conditions, mes sensations n’étaient pas parfaites, mais j’ai gardé mon calme et j’ai appliqué la petite expérience que j’ai de la moto. J’ai pris beaucoup de plaisir dans cette petite remontée.

À cinq tours de l’arrivée, tu étais à quatre seconde d’Acosta. Tu as pris des risques à ce moment-là pour décrocher ton premier podium, ou bien est-ce que c’est venu naturellement ?

J’ai poussé à fond. Je suis resté dans la limite malgré tout, parce que finir quatrième aurait aussi été un bon résultat pour moi. Mais mon rythme était bon, je me sentais bien avec la moto. Peut-être que si j’avais ralenti, je me serais déconcentré et je serais tombé. Je pensais juste à atteindre le podium. J’ai vu que Pedro n’avait pas beaucoup de grip alors j’ai poussé à fond pour y arriver mais en restant dans la limite.

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Léna Buffa

MotoGP

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