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Le président du Conseil européen, António Costa, se veut rassurant ainsi qu’exigent en ce qui concerne l’engagement des pays candidats aux reformes et aux standards de la politique de sécurité de l’UE.
Il s’engage aussi à garantir un nouvel élan de la part de l’UE pour relancer le processus d’adhésion des pays candidats qui font du surplace, parfois à cause des hésitations des 27 États membres.
Au cœur de la mission d’António Costa dans les six pays des Balkans occidentaux, il y a la nécessité de la part de Bruxelles de ne pas perdre le contrôle stratégique d’une région clé pour la stabilité de l’Europe.
“L’invasion de l’Ukraine par la Russie a accéléré le processus d’adhésion de l’Ukraine et de la Moldavie, et donc, ce n’est pas juste vis-à-vis des pays des Balkans occidentaux d’être dépassés par l’Ukraine et la Moldavie, et ça les poussera à aller plus vite dans les reformes”, a déclaré António Costa dans une interview exclusive accordée à Euronews à la veille du début de sa tournée diplomatique dans six pays des Balkans occidentaux.
La première étape inscrite dans la feuille de route du président du Conseil européen sera la Serbie, pays enlisé depuis plusieurs mois dans une crise politique.
Le même jour, António Costa se rendra ensuite en Bosnie-Herzégovine.
Le mercredi 14 mai, il sera reçu par les chefs d’État et de gouvernement du Monténégro et du Kosovo.
Le lendemain il visitera la Macédoine du Nord et, dernière escale, l’Albanie, où il participera au sommet de la Communauté politique européenne prévu vendredi 16 mai à Tirana.
La sécurité européenne au cœur des inquiétudes de l’UE dans les Balkans occidentaux
La CPE est un forum intergouvernemental de stratégie politique réunissant plus d’une quarantaine des pays européens, qui a été créé en 2022 à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine.
L’élargissement de l’UE dans les Balkans occidentaux occupera une place considérable dans l’agenda des leaders pan-européens qui se rencontreront au sommet de la CPE de Tirana à cause de l’instabilité croissante dans la région.
Les dirigeants de pays membres l’UE craignent que des puissances externes implantent leurs pions dans une région faisant partie intégrant de l’Europe. C’est ce qu’à laissé entendre António Costa :
“Côté Conseil européen, il y a un grand consensus politique pour que l’élargissement soit l’investissement géopolitique le plus important qu’on puisse faire pour la stabilité, pour la paix et pour la prospérité de toute l’Europe, et notamment des pays des Balkans occidentaux aussi”.
Le président du Conseil européen ajoute que “les pays de l’UE et des Balkans occidentaux ont une vision commune puisqu’ils appartiennent à la famille européenne. C’est pourquoi, il faut travailler pour qu’ils puissent rentrer formellement dans cette famille, au sein de l’Union européenne”.
La Serbie, pays pivot ?
La crise politique serbe est une source d’inquiétude pour l’Union européenne ainsi que pour l’OTAN.
Le président serbe, Aleksandar Vučić, a été le seul leader parmi le pays candidats à l’adhésion à l’UE à avoir participé le 9 mai à Moscou aux commémorations de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Seul dirigeant d’un pays membre de UE présent : le Premier ministre slovaque Robert Fico.
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Aleksandar Vučić et Robert Fico auraient ainsi rompu le boycott des célébrations imposé contre le Kremlin par les pays occidentaux. De même, la Serbie ne s’est jamais ralliée aux sanctions contre la Russie imposées par l’Union européenne suite à l’invasion de l’Ukraine.
Il faut rappeler que pour des nombreux Serbes, leur pays (à l’époque faisant partie de la Yougoslavie) est redevable à l’Union soviétique pour avoir été libéré par l’Armée Rouge en 1945, donc, la présence d’Aleksandar Vučić aux célébrations moscovites n’étaient pas forcément un signe de son appui à la cause du Kremlin dans sa guerre en Ukraine.
De plus, le gouvernement du président Vučić est secoué par de nombreuses manifestations qui ont lieu depuis des mois à Belgrade et dans d’autres villes du pays contre la corruption et les restrictions des libertés politiques et des médias dont ils accusent le régime politique en place.
La semaine dernière le Parlement européen a plaidé la cause des étudiants protagonistes des manifestations en Serbie.
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L’hémicycle de l’UE à Strasbourg a approuvé à une large majorité un rapport non contraignant rédigé par le socialiste croate Tonino Picula au sujet de la Serbie. Pour les eurodéputés, malgré certains progrès économiques, Belgrade est encore déficitaire en ce qui concerne le dialogue politique interne, l’État de droit et la lutte contre la corruption.
À propos de la présence d’Aleksandar Vučić à Moscou et des tensions politiques en Serbie, le président du Conseil européen António Costa a déclaré que la convergence entre l’UE et les pays candidats sur la politique extérieure commune est l’une des conditions pour l’élargissement. Il a toutefois déclaré : “Le 9 mai à Moscou, on a célébré un événement du passé. L’avenir de la Serbie est en Europe”.
Au sujet de la crise du régime politique serbe, les manifestations des étudiants et les critiques du Parlement européenne, António Costa a rappelé qu’il y a trois semaines, il a participé à une réunion de travail avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président serbe Aleksandar Vučić, où l’engagement de ce dernier “a été très clair sur la formation d’un nouveau gouvernement et sur l’approbation de trois réformes essentielles : la loi électorale, la liberté de la presse et la lutte contre la corruption”. À ce propos, le président du Conseil européen a tenu à souligner que “l’élargissement est tout d’abord un processus de réformes intérieures”.
Quel calendrier pour les adhésions à l’UE ?
Les institutions européennes ont souvent indiqué 2030 comme la date butoir pour les premières adhésions à l’UE, notamment celles de l’Albanie, du Monténégro et de la Serbie. Néanmoins, désormais à Bruxelles, on n’évoque plus que l’Albanie et le Monténégro.
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“Je n’ai pas une date fixe. Pourquoi 2030 ? Et pourquoi pas avant ? L’adhésion est un processus fondé sur les mérites. Si les pays font les réformes, leur adhésion peut même arriver avant 2030”, assure António Costa. “Mais justement, les mérites peuvent évoluer. L’Albanie et le Monténégro sont dans une situation clairement plus avancée que les autres pays”.
Néanmoins, la guerre en Ukraine a marqué un regain des tensions dans les Balkans occidentaux, surtout liés aux questions bosnienne et bosovare.
Le président du Conseil européen affirme : “Je ne connais pas de meilleurs encouragements pour dépasser les conflits encore ouverts que cette opportunité peut-être unique, qui est l’adhésion à l’Union européenne. C’est la meilleure condition à offrir aux pays des Balkans occidentaux, une opportunité de prospérité qu’ils pourraient difficilement trouver ailleurs”.
Selon des nombreux sondages, un majorité des Serbes aurait perdu l’engouement pour l’Union européenne à cause des hésitations de l’UE au sujet de l’élargissement.
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“La notion la plus importante est de comprendre quel est le sens de l’Union européenne. La semaine dernière, on a célébré le 75e anniversaire de la Déclaration de Schumann, le premier pas pour l’Union actuel. Ce qui a vraiment bâti l’UE, c’est la volonté de surmonter les blessures de l’histoire”, conclut António Costa.