Trois personnes, dont une mineure de 16 ans et deux étrangers en situation irrégulière ont été interpellés.

Une opération de police conduite dans la nuit du 7 au 8 mai, à Nice (Alpes-Maritimes), a permis la découverte d’un fusil d’assaut et d’importantes quantités de stupéfiants dans un squat du centre-ville, a indiqué le procureur de la République Damien Martinelli, par voie de communiqué. Trois personnes, dont une mineure de 16 ans, ont été présentées samedi à un juge d’instruction dans le cadre de l’ouverture d’une information judiciaire.

Au moment des faits, les services de police ont été avisés d’un possible transport d’armes impliquant des individus opérant dans la cité Fenoglio de Briga, connue pour être une plaque tournante du narcotrafic azuréen sur laquelle plane depuis quelques mois l’ombre de la DZ Mafia marseillaise. Grâce au signalement, les effectifs de la Brigade anticriminalité (BAC) sont parvenus à localiser un appartement suspect dans le centre de Nice. Trois personnes y ont été interpellées : deux hommes se déclarant nés en Tunisie en 2003 et 1996, ainsi qu’une adolescente née en 2008 à Nice.

Fusil d’assaut, drogues et argent liquide

La perquisition du logement, autorisée de nuit par un juge des libertés et de la détention, a permis de mettre au jour un fusil d’assaut SIG calibre 5,56 mm, une cartouche chambrée, trois chargeurs partiellement garnis, ainsi que 4000 euros en numéraire, 48 grammes de cocaïne, plus de 500 grammes d’herbe de cannabis et de nombreux éléments liés au conditionnement de stupéfiants (balances, sachets, gants, feuille de comptes).

Les trois suspects ont été placés en garde à vue pour «trafic de stupéfiants», «association de malfaiteurs en vue de la commission d’un crime», «transport et détention en réunion d’arme de catégorie A». Les deux hommes sont par ailleurs en situation irrégulière sur le territoire national et l’un d’eux a déjà été condamné en lien avec le narcotrafic. Tous trois sont aussi poursuivis pour avoir refusé de communiquer le code de déverrouillage de leurs téléphones.

Ce coup de filet s’inscrit dans un climat de fortes tensions dans le quartier Fenoglio, théâtre ces derniers mois de plusieurs épisodes violents sur fond de narcotrafic. Après deux fusillades en janvier et février, dont l’une a conduit à la découverte d’une kalachnikov abandonnée dans un espace vert, les autorités redoutent une implantation durable de groupes criminels structurés. C’est dans ce contexte que le maire de Nice, Christian Estrosi, a décidé d’étendre à l’est de la ville le dispositif GAIDA – initialement réservé aux Moulins – afin de renforcer la présence dissuasive autour des points de deal les plus sensibles.

Chargés de lutter contre les nuisances tout en veillant à la tranquillité des riverains, ces agents de sécurité privée patrouillent nuit et jour, équipés de matraques et de bombes lacrymogènes. Sans lien avec cette affaire, une autre arme – un pistolet automatique Glock 17 avec un chargeur garni de 13 munitions – a par ailleurs été retrouvée deux jours plus tard, le 9 mai, dissimulée dans la végétation du quartier Fenoglio, par une patrouille de la GAIDA. Une enquête distincte a été confiée au Service local de police judiciaire (SLPJ) de Nice.