Suffit-il d’augmenter le nombre de deux roues pour en faciliter la pratique ? À l’heure où les Marseillais évaluent la politique de la Métropole en matière de vélo via le baromètre 2025 disponible en ligne jusqu’au 2 juin, les cyclistes dénoncent « le manque de continuité, de sécurité et de cohérence » du réseau de pistes cyclables dans la deuxième ville de France.

Celle-ci avait été classée pire ville pour faire du vélo en 2021. Et malgré la forte hausse du nombre de vélos électriques en libre-service dans les rues de Marseille, passés en un an de 2 000 à 4 600 unités avec notamment trois nouvelles stations dans les calanques, « les infrastructures ne suivent pas. Les pistes cyclables sont discontinues voire dangereuses, et des portions restent impraticables pour les publics vulnérables sur une grande partie du littoral Sud qui est pourtant très fréquenté », estime Jean-Pierre Fouquet, ex-élu écologiste et président de l’association SOS eau et nature.

Un chantier en trois phases

À l’époque de son premier mandat dans les années 2000, Jean-Pierre Fouquet organise des courses sur la plus petite piste cyclable de Marseille, au Vieux-Port. L’objectif ? « Montrer le peu d’importance que donne la sphère politique au vélo », tandis qu’une trentaine de « fadas » parcourent les 18 mètres jusqu’à la ligne d’arrivée. Vingt ans plus tard, ces critiques sont toujours d’actualité : « 2% des rues de Marseille ont une piste cyclable alors que le nombre de cyclistes a été multiplié par deux en une décennie, ce qui représente 4% des déplacements quotidiens », exposait le collectif Marsmob en 2024.