Des anciens bus « roses » du service de transport du Grand Reims vont bientôt sillonner les rues de Tchernihiv, dans le nord de l’Ukraine. Trois d’entre eux vont prendre le départ de Reims (Marne) ce mercredi 9 avril, depuis le dépôt de bus de la zone Colbert de la société Transdev. Chargés sur des semi-remorques, ils vont être expédiés par la route vers un « hub » polonais, à la charge de la ville de Reims. La Commission européenne prendra alors le relais pour les acheminer à ses frais jusqu’en Ukraine.
La ville a décidé de faire don de ces trois bus diesel dans le cadre du renouvellement de sa flotte de transport. Ils font partie des véhicules « réformés », d’une capacité réduite de 57 places, qui étaient affectés à des petites lignes et entreposés dans les locaux de Transdev depuis plusieurs mois.
« C’était une opportunité qu’on a saisie », explique Dimitri Oudin, l’adjoint aux commémorations, aux relations internationales et aux jumelages. « Et c’était aussi le fruit d’une demande des Ukrainiens, ça faisait partie de la liste de leurs besoins. En plus, il faut savoir que Tchernihiv avait une usine de production de bus et une partie a été détruite à cause de bombardements dès le début de la guerre. J’ai eu l’occasion de m’y rendre lors d’une visite en avril 2023. »
Des dons divers emportés à bord
Cette ville de 300 000 habitants a noué un lien très particulier avec Reims dès le début de la guerre en Ukraine, lorsqu’elle a été assiégée pendant un mois par l’armée russe. Un peu plus d’un an plus tard, le 8 mai 2023, la cité des Sacres et la Tchernihiv ont même signé un protocole d’accord pour sceller leur union. Il prévoit de développer les coopérations culturelles et sportives, mais aussi les échanges entre jeunes rémois et tchernihiviens.
Le groupe Transdev (qui exploite le réseau du Grand Reims) participe également à cette opération, car il s’est chargé notamment de la révision des véhicules. « Il y a eu une remise en état général pour qu’ils soient prêts à rouler et les flocages aux couleurs du Grand Reims ont été supprimés. On a simplement fait apposer une plaque expliquant ce don dans chaque bus pour valoriser l’opération », détaille Dimitri Oudin.
Sur place, ils seront utilisés pour servir de transport scolaire. Et, cerise sur le gâteau, ces cars ne partiront pas à vide. Mais à leur bord, une pléiade de livres, de matériel informatique ou d’autres objets rempliront les sièges.