Suite à un audit départemental sur l’état des lieux de la psychiatrie, l’Agence régionale de santé a annoncé des renforts d’effectifs au niveau départemental. Lors du comité social d’établissement du 5 mai 2025, nous avons ainsi appris que 25 équivalents temps plein seraient alloués au CHU de Nantes. Une mesure trop timide , pour Élise Le Bail et Olivier Sabin, délégués syndicaux CGT.
« On n’est pas dupes, ces annonces ne répondent pas à l’urgence »
La situation de la psychiatrie et de la pédopsychiatrie est et demeure alarmante, avec une mise en danger réelle des patients. Ça fait 20 ans qu’on alerte, mais là on est dans le mur , regrette la secrétaire adjointe de la CGT du CHU. En France, 10 000 lits de psychiatrie et pédopsychiatrie ont fermé en 15 ans. Sur le département, le syndicat annonce 130 lits fermés en deux ans. Le centre Epsylan, à Blain, a fermé tous ses lits d’admission, par manque de psychiatre. À Saint-Nazaire, 20 lits d’admission ont été fermés. À Daumézon, à Bouguenais, un secteur d’admission est fragilisé.
La pédopsychiatrie ne compte plus que 14 lits en Loire-Atlantique. Les 11 lits de l’unité nazairienne pour adolescents Shado sont toujours fermés, faute de pédopsychiatre. En 2024, 159 mineurs ont été hospitalisés en unité adulte, ce qui peut conduire à des drames humains. Certains sont orientés en pédiatrie : mais le personnel se retrouve avec des tentatives de suicide alors qu’ils gèrent des détresses de nourrissons ! 162 mineurs sont retournés chez eux en 2024, faute de place en pédopsychiatrie, note le syndicat.
Face à cette situation, la direction a annoncé l’ouverture d’une nouvelle unité d’hospitalisation Philae de 8 lits pour les 15-20 ans, en 2025, à l’hôpital Saint-Jacques de Nantes à la place d’une unité pour les adultes de 14 lits. Mais que deviennent les moins de 15 ans ? , interroge Élise Le Bail. 16 nouveaux lits de pédopsychiatrie sont annoncés à Daumézon à Bouguenais. Mais après 2026, on nous parle de 2028 !
Nous ne sommes pas dupes, ces annonces ne répondront pas à l’urgence de la situation , alertent les délégués syndicaux qui craignent que la création de 5 postes de médecins et 20 paramédicaux ne servent qu’à pallier les arrêts maladie. Rien que pour les pédopsychiatres, il y avait 12 postes vacants en 2024 sur 35.
La CGT-CHU demande alors à l’État de prendre ses responsabilités , avec la formation de professionnels en masse, la réouverture des lits fermés, la création de lits en pédopsychiatrie et plus d’embauche.