Lassitude, colère, agacement. Le centre LGBTQIA+ Côte d’Azur est las mais ne compte pas rester immobile : il dénonce les publications du collectif Eros le 11 mai 2025 contre le Nice Rainbow Festival, démarré ce week-end au jardin Albert-Ier.
Il n’est pas le seul à attaquer : la Ville de Nice et la librairie Les Parleuses ont chacune décidé de saisir la justice. Ces trois entités (associative, publique et privée), toutes citées par les posts contestés, formulent les mêmes reproches: désinformation, mensonge, stigmatisation.
En cause : une vidéo publiée sur ses réseaux sociaux par le collectif Eros se présentant comme « engagé contre les dérives LGBT et multiculturelles » qui évoque le Nice Rainbow Festival comme « un événement scandaleux », estimant que « nos enfants sont en danger » car des animations pour les bambins étaient proposées lors de l’événement.
Une plainte déposée auprès du procureur de la République
« Le centre LBGTQIA+ Côte d’Azur ne laissera pas faire cette entreprise de désinformation et de haine et porte plainte dès ce [lundi 12 mai 2025] auprès du Procureur de la République, indique-t-il dans un communiqué. (…) À coup d’informations fausses et tronquées, de caméras cachées, de montages manipulateurs, la vidéo tente de faire croire que l’événement visait à nuire aux enfants. L’espace enfant, qui n’est évidemment pas montré dans la vidéo, était un stand adapté, avec des jeux, tenu par une association et une éducatrice jeunes enfants bénévoles. Les livres, les préservatifs et la documentation en prévention santé montrés dans la vidéo étaient présents sur d’autres stands, et évidemment pas à disposition des enfants, contrairement à ce qui est dit. (…)
L’extrême-droite a toujours (débats sur le PACS, l’ouverture du mariage, les droits des personnes trans) tenté de faire croire que les personnes homosexuelles ou transgenres étaient des dangers pour les enfants. Le but : nous désigner comme bouc-émissaires et attiser la violence sur nous. Le Centre LGBTQIA+ Côte d’Azur réaffirme sa pleine confiance et son soutien auprès de l’ensemble de ses partenaires (dont le Planning Familial et les librairies, mises en cause) et bénévoles présents au Nice Rainbow Festival. »
Le maire de Nice, Christian Estrosi, n’est pas moins outré et l’a écrit sur X : « Assez. Des propos diffamatoires, des extraits sortis de leur contexte, montés pour tromper et attiser la haine à propos du Rainbow Festival. Avec la Ville de Nice et le centre LBGT, nous avons signalé au Procureur de la République ces publications aussi mensongères que dangereuses. Je ne laisserai pas le nom de Nice être sali par la haine et la malveillance. »
Assez. Des propos diffamatoires, des extraits sortis de leur contexte, montés pour tromper et attiser la haine à propos du Rainbow Festival.
Avec la @VilledeNice et le @clgbtcotedazur, nous avons signalé au Procureur de la République ces publications aussi mensongères que… https://t.co/hbPNlM3del— Christian Estrosi (@cestrosi) May 12, 2025
Par ailleurs, le centre LGBT, par la voix de son coordinateur, Erwann Le Hô, insiste sur une préconisation : « nous demandons également à toutes et tous de ne pas repartager cette vidéo mensongère, malhonnête et dangereuse pour ne pas contribuer à donner de l’écho à cette grossière, irresponsable et violente tentative de déstabilisation ».
Il en profite aussi pour souligner le fait que « la 3e édition du Nice Rainbow Festival s’est très bien déroulée, avec plus de 5000 participants. Nous recevons beaucoup de messages de soutien de personnes qui y sont allées et qui disent n’avoir rien vu de problématique ressemblant de près ou de loin aux accusations mensongères de ce collectif d’extrème-droite. Nous ne nous laisserons pas faire, nous ferons appliquer le droit »