Le saviez-vous ? 2025 est l’« année de la mer ». Teintée d’un bleu poétique, cette initiative gouvernementale est surtout politique et écologique, comme l’explique la ministre Agnès Pannier-Runacher, qui annonce que ce grand appel à projets entend « donner un élan nouveau et durable à toutes nos actions en lien avec l’océan », et rappeler que la mer est « notre bien commun, vitale pour notre pays comme pour l’humanité ».
À Nice, c’est bien sûr toute la ville qui se tourne vers la mer, la contemple sur la Promenade des Anglais et la chérit depuis l’Antiquité. Installé dans un jardin luxuriant face à la Méditerranée, le musée Masséna profite donc de cette année très spéciale pour interroger les relations que la ville a entretenues avec elle depuis plus de 2 000 ans, au fil de l’exposition « Nice, du rivage à la mer », sous le commissariat de Jean-Jacques Aillagon.
Nice à travers des siècles d’histoire
Raoul Dufy, Nature morte aux poissons et aux fruits, 1920–1922
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Musée des Beaux-Arts Jules Chéret
Chronologique, le parcours est découpé en sept chapitres, et débute alors que Nice est encore une colonie grecque, sous la coupe de Marseille. Un peu plus tard, les Romains la nomment Cemenelum, et font d’elle le chef-lieu des Alpes maritimes romaines. D’emblée, son inscription au sein de ces deux civilisations témoigne de l’importance du rayonnement de la ville, par-delà les flots de la Méditerranée.
Puis Nice est marquée par les trois grandes religions monothéistes méditerranéennes : d’abord le christianisme (la ville est d’ailleurs associée à la légende de la martyre sainte Réparate, dont le corps aurait été transporté de Césarée à Nice sur une barque), puis assez rapidement le judaïsme, et plus récemment l’islam, dont une importante communauté habite désormais la ville.
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Une mer culturelle, commerciale et enjeu de pouvoir
Jusqu’ici envisagée à travers les flux d’échanges culturels, la mer change d’aspect avec les chapitres consacrés à ses dangers, liés aux affrontements entre les différentes puissances politiques qui voguent sur ses flots, ainsi qu’à son commerce, avec l’aménagement tardif du port Lympia au XVIIe siècle. Étudiée par les scientifiques, la mer intéresse des naturalistes niçois dès le XIXe siècle, dont les pionniers Antoine Risso ou Jean-Baptiste Vérany. Leur collection enrichit aujourd’hui le muséum de la ville.
Alexis Mossa, À gauche : « Casino de la Jetée, promenade » ; À droite : « Entrée du port de Nice »
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Parallèlement, Nice devient lieu de villégiature. On vient de loin pour s’y reposer et s’y distraire, et petit à petit la ville se transforme, accueille de luxueux équipements (hôtels, casino), notamment durant la Belle Époque. Peinte par Raoul Dufy ou Alexis Mossa, la ville resplendit, belle et désirée. Mais il est déjà temps de s’intéresser à la pollution et au réchauffement climatique, ainsi qu’aux défis qu’ils posent à la ville contemporaine devant protéger sa mer. Comme le dit Paul Valéry à l’origine de la création en 1933 du Centre universitaire méditerranéen. « L’ordre, en toute matière, est né sur ses bords. Notre époque excessive gagnerait à ne pas l’oublier. »
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Nice, du rivage à la mer
Du 8 mai 2025 au 21 septembre 2025
Musée Masséna • 65 Rue de France • 06000 Nice
www.nice.fr