La proposition du président américain
Donald Trump de se joindre à de potentielles discussions
directes entre l’Ukraine et la Russie cette semaine a été suivie
lundi de multiples échanges entre représentants de haut rang
américain et européens avec l’objectif d’avancer vers une issue
au conflit.

S’exprimant lundi devant des journalistes à la Maison
blanche, Donald Trump a déclaré qu’il ne fallait « pas
sous-estimer » la réunion de jeudi en Turquie, en référence à la
proposition du président russe Vladimir Poutine d’organiser le
15 mai à Istanbul des négociations de paix avec l’Ukraine.

Le président ukrainien Volodimir Zelensky a dit être prêt à
se rendre à Istanbul pour de telles discussions, tout en
demandant à la Russie de respecter un cessez-le-feu de 30 jours,
également réclamé par les Européens, qui servirait selon lui de
base à ces pourparlers.

Moscou et Kyiv n’ont plus pris part à des discussions
directes depuis les premières semaines du conflit, déclenché par
ce que les alliés de l’Ukraine dénoncent comme une invasion
lancée par la Russie le 24 février 2022. Le Kremlin a présenté
son offensive comme une « opération militaire spéciale ».

Vladimir Poutine et Volodimir Zelensky, qui ne cachent pas
leur mépris mutuel, ne se sont plus retrouvés dans la même pièce
depuis décembre 2019 et un sommet en format « Normandie » à Paris.

Lundi, après les commentaires inattendus de Donald Trump, le
secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a discuté de la « voie à
suivre vers un cessez-le-feu » en Ukraine avec plusieurs
homologues européens, dont le ministre français des Affaires
étrangères, Jean-Noël Barrot, et le secrétaire britannique au
Foreign Office, David Lammy, a rapporté le département d’Etat.

La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas et le
ministre ukrainien des Affaires étrangères Andreï Sybiha ont
également participé à cet échange téléphonique, selon le
compte-rendu des services de Marco Rubio.

De son côté, Moscou a fait savoir que le ministre russe des
Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a évoqué lundi soir avec
son homologue turc Hakan Fidan les discussions directes avec
Kyiv.

Aucun commentaire n’a été effectué par la Russie à propos de
la proposition de Donald Trump, ni de la réponse apportée par
Volodimir Zelensky à la proposition de pourparlers directs
formulée dimanche par Vladimir Poutine.

Donald Trump débute mardi une tournée dans le Golfe. Son
programme prévoit jeudi une visite aux Emirats arabes unis.

L’Ukraine et ses alliés européens ont cherché ces derniers
jours à accentuer la pression sur la Russie pour qu’elle accepte
un cessez-le-feu de 30 jours sans conditions préalables à
compter de lundi.

En symbole de soutien, le président français Emmanuel
Macron, le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz, le
Premier ministre britannique Keir Starmer et le Premier ministre
polonais Donald Tusk ont effectué samedi une visite à Kyiv.

L’Union européenne a prévenu qu’elle était disposée à
prendre des sanctions contre la Russie en cas de refus de trêve
avec l’Ukraine.

Le Kremlin a dénoncé les demandes occidentales et
ukrainiennes comme des « ultimatums » selon lui inacceptables.

D’après l’armée ukrainienne, les affrontements avec les
troupes russes près de certaines lignes de front dans l’Est
ukrainien ont été lundi aussi intenses qu’en l’absence de
cessez-le-feu.

(Costas Pitas, Steve Holland, Tom Balmforth, Yuliia Dysa et
Lidia Kelly; rédigé par Jean Terzian)