Le Conseil, qui comprend les États-Unis, le Canada et les cinq pays nordiques, était la principale arène de coopération interétatique dans la région avant l’invasion de l’Ukraine.

La cheffe de la diplomatie groenlandaise a pris lundi la présidence du Conseil de l’Arctique, principale arène de coopération interétatique dans la région jusqu’en 2022, dans un contexte diplomatique rendu délicat par les tensions sur le Groenland et la mise au ban de la Russie.

L’activité diplomatique du Conseil, qui comprend les États-Unis, le Canada et les cinq pays nordiques, est en sommeil depuis la suspension de la Russie en 2022 après l’invasion de l’Ukraine. Les réunions de travail au niveau scientifique, également interrompues en 2022, ont elles été relancées en février 2024. «Dans le contexte géopolitique actuel, il est particulièrement important de maintenir un forum pour tous les États arctiques et les peuples autochtones de la région», a déclaré Espen Barth Eide, ministre des Affaires étrangères de la Norvège et président sortant du Conseil de l’Arctique dans un communiqué.

«Nous ne voulons être ni Danois ni Américains»

Vivian Motzfeldt, ministre des Affaires étrangères et de la Recherche du Groenland, territoire autonome danois, a été désignée pour prendre la présidence du Conseil, pour le compte du Royaume du Danemark, qui inclut le Danemark, les Iles Feroe et le Groenland, selon le texte. «Nous ne voulons être ni Danois ni Américains», a répété, devant les journalistes, la ministre, au sujet des tensions avec les États-Unis depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui convoite le Groenland.

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Pour les deux prochaines années, la présidence danoise a fixé cinq priorités pour cette région qui se réchauffe quatre fois plus vite que l’ensemble de la planète: les peuples et les communautés autochtones de l’Arctique, le développement économique durable et la transition énergétique, l’océan, le changement climatique dans l’Arctique et la biodiversité. Depuis sa création en 1996, le Conseil était devenu la principale arène de coopération dans une région où le recul accéléré de la banquise, du fait du réchauffement, ouvre des opportunités économiques (hydrocarbures, minerais, pêche) et routes maritimes prometteuses mais susceptibles de menacer un écosystème fragile et des populations vulnérables.