À quoi va ressembler la contre-attaque européenne ? Alors que les États-Unis et la Chine ont mis sur pause leur bras de fer commercial, le conseil franco-allemand des économistes veut peser sur les décisions.

Dans une note dévoilée ce mardi, les experts des deux principales économies de la zone euro préconisent « de préserver l’ouverture du commerce mondial [qui] doit rester un objectif central de l’UE ». Composée des membres du conseil d’analyse économiques (CAE), du CEPII et de l’institut Kiel, l’instance considère que l’Union européenne est en mesure « de tenir bon » et « de négocier d’une manière qui ne consiste pas simplement à céder aux exigences de l’administration Trump ».

Pour « faire mal aux Etats-Unis », les économistes suggèrent de cibler les produits chimiques, la pharmacie, ou encore les composants permettant de fabriquer des centrales nucléaires. En Europe, il est possible de muscler les taxes à l’exportation sur les fertilisants, des biens sophistiqués sur les puces électroniques. « Les États-Unis sont dépendants de l’Union européenne sur ces produits », a affirmé Antoine Bouët, directeur du CEPII. Au total, les experts ont dressé une liste d’un millier de produits. Tout en assurant la possibilité de mettre en oeuvre « des mécanismes pour compenser les entreprises qui perdraient des marchés aux États-Unis ». Autre piste évoquée, la fermeture des marchés publics européens aux entreprises américaines.