Qu’est-ce qui peut faire le lien entre la bataille d’Alésia, la guérilla de Belfast et la guerre de Sécession américaine ? Réponse : la BD. Respectivement dans les albums de Christophe Ansar, Vincent Bailly et Jean-François Charles. Quel point commun entre un Poilu de la guerre du Bois Brûlé, un fossoyeur au cimetière et une reine guerrière africaine ? Idem : la BD. Par la grâce des crayons de Jean-François Kieffer , Marc Hardy, et Alessia de Vincenzi.

Et la logique est la même qui relie Boule de Neige, petit renardeau des neiges, un dinosaure enquêteur (ou Inspecteur Raptor) et le Marsupilami ! La bande dessinée s’est intéressée à leur cas, et leurs auteurs en sont les invités de Villers BD, 13 e édition.

Eux parmi une quarantaine de dessinateurs, à l’affiche de ce salon de la BD désormais établi, pour ne pas dire ancré (encré ?) dans les murs du château de Mme de Graffigny.

Ce rendez-vous suit les grands codes du genre, à commencer par l’exercice de la dédicace, d’autant plus prisé quand celui qui porte le crayon (ou le pinceau) porte nom de Batem, de Turf ou de Charles. Ou de Chongrui Nie, virtuose chinois dont les dédicaces sont de véritables petites œuvres en soi.

Et puis il y a les « à côté » que le festival a su développer au fil des années.

De jeunes recrues

En amont d’abord. Avec l’exposition réunissant des dizaines d’originaux de Jean-François Charles au rez-de-chaussée du château, côté galerie. Dont ceux de son dernier (et remarquable !) album, Au cœur du désert. Le même signera d’ailleurs affiche et ex-libris de l’édition 2025 du salon.

En amont aussi, de multiples interventions d’artistes dans les établissements scolaires à Villers-lès-Nancy , mais aussi Laxou , Vandoeuvre , Seichamps , etc. Et ce, malgré la suppression brutale du Pass Culture en début d’année, qui a contraint à rapporter les ambitions d’une centaine d’interventions l’an passé à quelque quatre-vingts cette année.

« On a quand même réussi à passer un peu entre les gouttes », se félicite Suzanne Masini, présidente de l’association organisatrice. Laquelle se réjouit par ailleurs de voir le festival s’être attiré l’intérêt de nouvelles recrues au bureau, « dont trois jeunes, ce qui permet de relancer une belle dynamique ».

Concert et concours

Signalons aussi que Vincent Bailly, auteur des Partitions Irlandaises , interviendra à la prison. Et que les médiathèques de Vandoeuvre, de Chaligny, de Maxéville, et même le jardin botanique accueilleront certains de ces artistes. Bref, le festival se veut rayonnant, aux sens propre et figuré.

Sur place, on ajoute au cocktail effervescent des ateliers de jeux, de manga , de contes, l’expo de planches du concours BD, et même un concert gratuit d’Ultrasong sous la verrière du château, le dimanche à 16 h.

En résumé : avec autant d’atouts dans son jeu, et un numéro 13 accroché en haut de l’affiche, Villers BD espère bien avoir mis toutes les chances de son côté, pour faire de cette édition un succès.

Les samedi 17 et dimanche 18 mai, château de Mme de Graffigny, de 10 h à 18 h, entrée 2 € (gratuit pour moins de 14 ans)