Un homme a été innocenté mardi par la justice britannique après avoir passé 38 ans en prison pour le meurtre d’une femme en 1986. Peter Sullivan, qui avait 30 ans quand il a été condamné, avait contesté en vain sa condamnation à plusieurs reprises.

L’homme de 68 ans, qui a assisté à l’audience en vidéo depuis sa prison, a écouté la décision la tête baissée et les bras croisés. Il a pleuré et porté sa main à sa bouche quand sa condamnation a été annulée. Dans une déclaration lue par son avocate, il a dit qu’il n’était « pas en colère » et « pas amer ».

« J’ai perdu ma liberté il y a quatre décennies à cause d’un crime que je n’ai pas commis », a lu l’avocate. « Ce qui m’est arrivé était très injuste, mais cela ne diminue ou ne minimise pas le fait que tout cela s’est produit en raison d’une mort atroce », a-t-elle poursuivi.

Considéré comme la victime de la plus longue erreur judiciaire impliquant un prisonnier vivant

Diane Sindall, une barmaid de 21 ans, avait été retrouvée morte à Bebington, Merseyside, dans le nord-ouest de l’Angleterre, en août 1986, après une agression sexuelle, alors qu’elle rentrait chez elle. Peter Sullivan avait été arrêté le mois suivant et condamné en novembre 1987. L’affaire avait été renvoyée devant la cour d’appel l’année dernière, après de nouveaux tests révélant un profil ADN indiquant la présence d’un agresseur inconnu, dans des échantillons de sperme prélevés sur la scène du crime.

La police de Merseyside a expliqué que la preuve de l’ADN n’était pas disponible lors de l’enquête initiale. Les policiers « feront tout » pour trouver la personne dont l’ADN a été laissé sur les lieux où Diane Sindall est morte, a déclaré l’enquêtrice en chef Karen Jaundrill. « Malheureusement, l’ADN identifié ne correspond à aucun autre dans la base de données nationale », a-t-elle ajouté.

Peter Sullivan est considéré comme la victime de la plus longue erreur judiciaire impliquant un prisonnier vivant de l’histoire judiciaire britannique.

En 2009, un tribunal britannique avait déjà annulé la condamnation à la prison à vie d’un homme qui avait passé 27 ans derrière les barreaux, également pour le viol et le meurtre d’une jeune barmaid de 22 ans. De nouveaux tests ADN avaient permis d’innocenter Sean Hodgson, alors âgé de 57 ans.