La vaccination HPV peut éviter jusqu’à 90 % des cancers du col de l’utérus. © Freepik
Le vaccin contre les papillomavirus humains (HPV), ces virus très courants transmis lors des rapports sexuels, est un véritable bouclier contre certains cancers, notamment celui du col de l’utérus. Et pourtant, en 2025, la France traîne encore des pieds pour vacciner ses ados.
Heureusement, les choses bougent un peu. Santé publique France vient de publier les derniers chiffres de couverture vaccinale. Les avancées sont encourageantes mais encore trop timides.
Où en est-on en France ? En 2024, les filles devancent toujours les garçons…
Grâce à la campagne de vaccination en milieu scolaire lancée à la rentrée 2023, la couverture vaccinale HPV chez les adolescents a progressé. Selon les données officielles de Santé publique France, en 2024, 58,4 % des filles de 15 ans ont reçu une première dose du vaccin (contre 54,6 % en 2023) et 36,9 % des garçons de 15 ans ont été vaccinés (contre 25,9 % l’année précédente)
C’est clairement un bond en avant, surtout chez les garçons. Mais soyons honnêtes : on est encore loin du podium.
Objectifs de la couverture vaccinale : en France, on rame encore
Petit rappel des objectifs que la France s’est fixés dans sa stratégie nationale contre les cancers 2021-2030 : 60 % de couverture vaccinale contre le HPV d’ici 2023 ; et 80 % d’ici 2030.
Et à l’international, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fixé la barre encore plus haute : 90 % des jeunes filles vaccinées d’ici 2030 pour éliminer le cancer du col de l’utérus.
La France est donc à la traîne. Même des pays voisins comme le Portugal ou la Belgique font mieux, avec des taux de vaccination qui dépassent souvent les 70 %.
Mais pourquoi ce vaccin est-il si important, au juste ?
Les papillomavirus humains sont responsables de près de 100 % des cancers du col de l’utérus, mais aussi d’autres cancers génitaux et de la gorge, chez les femmes comme chez les hommes.
Le vaccin, recommandé dès 11 ans, permet de prévenir jusqu’à 90 % de ces cancers, surtout s’il est administré avant le début de la vie sexuelle. Autant dire que c’est en pleine adolescence qu’il faut agir. Plus tôt, mieux c’est.
Et ce n’est pas juste une “maladie de filles”, les garçons aussi peuvent développer des cancers liés aux HPV, et ils participent à la transmission du virus. D’où l’importance de vacciner tous les adolescents, sans distinction de genre.
Que manque-t-il pour augmenter la vaccination des ados ?
La Société Française de Colposcopie et de Pathologie Cervico-Vaginale (SFCPCV), qui regroupe des experts de la prévention des cancers du col, est claire : il faut renforcer les campagnes en milieu scolaire, mais aussi mieux impliquer les médecins généralistes, pharmaciens et sages-femmes, qui sont en première ligne auprès des familles.
Autre point noir : les inégalités territoriales. En Outre-mer, la couverture vaccinale reste très faible. Un vrai sujet d’équité en santé publique.
À SAVOIR
Parents, professionnels de santé, enseignants… tout le monde peut participer à augmenter la couverture vaccinale : Parlez du vaccin avec les adolescents, de façon simple et décomplexée; demandez conseil à votre médecin ou votre pharmacien : ils peuvent vacciner directement, profitez des campagnes dans les collèges : c’est gratuit et encadré ; informez-vous sur des sites fiables comme vaccination-info-service.fr, santepubliquefrance.fr ou ameli.fr.
Inscrivez-vous à notre newsletter
Ma Santé