« Peut-on pardonner les génocidaires ? Pourquoi les rechercher ? Êtes-vous en colère contre la communauté internationale ? » Maëlia, 14 ans, enchaîne les questions. « Je ne m’attendais pas à ça. Tout paraît plus réel », raconte la jeune fille, les larmes aux yeux. Pour son professeur d’histoire, Marc Vigneron, qui a organisé ce rendez-vous, « ce qui parle le plus, c’est le vécu. Et la proximité temporelle avec cet événement tragique touche les jeunes ».
Se battre contre le négationnisme
Mais derrière ce travail de mémoire, « seule la justice répare moralement le crime », précise Dafroza Gauthier, cofondatrice du Collectif des parties civiles pour le Rwanda. « Qu’aucune personne soupçonnée de génocide ne puisse échapper à la justice », tel était l’engagement pris en 2021 par Emmanuel Macron, mais le collectif déplore qu’après les 30 plaintes qu’il a déposées, seules neuf personnes ont été jugées. « Ne pas reconnaître le crime, c’est lui permettre de recommencer », ponctue Félicité Lyamukuru. Dans un contexte international troublé, cette militante l’affirme : « Il faut se mobiliser pour lutter contre le négationnisme. La haine tue chaque jour. »