Par

Lisa Rodrigues

Publié le

13 mai 2025 à 19h25

Ils l’avaient annoncé à actu Grenoble il y a une semaine, ils ont tenu parole. Les habitants et commerçants membres de quatre collectifs grenoblois ont mené leur première action revendicative, mardi 13 mai. Ils estiment ne pas être entendus par la Ville concernant les projets d’aménagement en cours ou à venir de leurs quartiers, malgré leurs « demandes raisonnables ».
Rendez-vous était donc donné cours Berriat à 8h30, à la jonction entre la ligne de tram A et la ligne B.

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Pendant environ 30 minutes, une trentaine de membres de ces collectifs – Place de Metz, Touche pas mon Commerce (quartier Notre-Dame), Avenue Jeanne d’Arc et Cours Berriat – a campé sur les rails du tram, bloquant la circulation des deux lignes.

@actufrgrenoble

Plusieurs collectifs d’habitants et de commerçants ont bloqué le tram ce mardi matin à Grenoble 🚉 🚫 Ils réclament « plus de dialogue » avec la mairie, estimant ne pas être entendus concernant les projets de leurs quartiers 😡 #actu #fyp #strike #pourtoi #grenoble

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Objectif, se faire entendre

Banderoles en main et fumigènes allumés, la manifestation s’est passée sans incident. Toutefois, l’initiative ne fait pas l’unanimité. Si la plupart des passants saluent la mobilisation, plusieurs s’agaçant de ce contre-temps qui « fait perdre du temps » et « bloque les gens ».

Les manifestants s'étant positionné sur les rails du tram A et B, les deux lignes ont été bloquées, mardi 13 mai au matin.
Les manifestants s’étant positionné sur les rails du tram A et B, les deux lignes ont été bloquées, mardi 13 mai au matin. (©Lisa Rodrigues / actu Grenoble)

Au sein même des participants à cette action, certains confient à la rédaction être embêtés par ce type de mobilisation qui impactent fortement les Grenoblois. Mais tous insistent : c’est pour bien faire entendre à la Ville de Grenoble qu’ils ne sont pas d’accord avec la gestion de divers projets d’aménagement public.

« On est là à la suite du refus de la Ville de discuter », souligne Bruno de Lescure, président de l’Union de quartier Berriat/Saint-Bruno. « On se bagarre pour avoir des rendez-vous, on se bagarre pour tout, abonde Jean-Noël Pusel, président de l’Union de quartier Abbaye-Jouhaux, pour le collectif de l’avenue Jeanne-d’Arc. Avec la Métropole, on arrive à discuter au moins… »

D’autres collectifs rejoignent le mouvement

Si, pour cette première action, quatre collectifs étaient présents, les participants l’assurent, leurs rangs vont grossir.

« Le collectif de Hoche [regroupant des habitants et commerçants du quartier du même nom, NDLR] nous a rejoint », souffle Michel Voilin, président de l’union de quartier Championnet Bonne Condorcet Hoche.

La manifestation, qui a duré une petite demi-heure, s'est déroulée sans incident.
La manifestation, qui a duré une petite demi-heure, s’est déroulée sans incident. (©Lisa Rodrigues / actu Grenoble)

Des contacts ont également été pris avec des habitants du quartier de l’Esplanade, concerné par un important chantier. « Il va falloir monter en puissance et être plus nombreux », reconnaît Jean-Noël Pusel.

« Faire des actions dans tous les quartiers »

Autant de monde qui viendrait grossir la participation aux actions coup de poing voulue par l’alliance des collectifs grenoblois. Car oui : le blocage surprise du tram cours Berriat ne va pas être la seule et unique action du groupe.

« On a décidé de faire des actions dans tous les quartiers, jusqu’à ce que la Ville décide de s’asseoir et discuter », lâche Bruno de Lescure. Et elles devraient être du même acabit, à en croire Olivier Curto, de Touche pas mon Commerce, qui annonçait à actu Grenoble de « prochaines actions un peu plus musclées. On les empêchera d’aller au bout de leurs idées, quitte à employer la manière forte. »

La mairie durcit le ton

La mairie de Grenoble a répondu à l’interpellation des collectifs par voie de communiqué de presse, mardi soir. 

Elle déplore d’autres infractions et blocages passés de la part « d’un groupe d’opposants politiques et de commerçant-es », dans un « contexte de tensions accrues » par des publications « potentiellement discriminatoires contre des des élu-es municipaux-ales » sur les réseaux sociaux.

Concernant le blocage de ce mardi « pénalisant de nombreuses usagères et usagers », la mairie « appelle au respect du choix des Grenobloises et Grenoblois et à la fin de ces agissement de quelques-uns » qu’elle estime « largement appuyés par l’opposition municipale de droite, à 10 mois des élections ».

« Pour prévenir de futurs troubles à l’ordre public, la Ville saisira dans les prochains jours les autorités compétentes pour signaler ces actes et infractions répétés« , conclut le communiqué.

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