Sur un marché de la construction de logements neufs en baisse, CDC Habitat continue de faire sortir des appartements de terre. C’est l’une des missions de cette filiale de la Caisse des dépôts et consignations : continuer à investir en temps de crise, afin de continuer à soutenir l’économie. « Nous jouons pleinement notre rôle d’acteur financier contracyclique », se félicite Frédéric Prévôt, directeur interrégional adjoint de CDC Habitat Grand Ouest.

Dans cette vaste zone, la Caisse des dépôts gère plus de 35 700 logements. Parmi eux, plus de 5 000 se situent en Bretagne, où l’institution se concentre sur le logement locatif dit « intermédiaire » : des appartements aux loyers 10 à 15 % moins élevés que le marché, destinés à ceux qui ne sont ni éligibles aux logements sociaux ni en capacité d’accéder au parc privé « classique ».

165 logements livrés en 2024

En 2024, CDC Habitat a livré 165 de ces logements, principalement à Rennes et Saint-Malo (35). « On peut y ajouter 220 ordres de service et signature d’acte de Vefa [vente en l’état futur d’achèvement]. Et si on remonte d’un cran, on compte 450 contrats de pré-réservation de logements, donc potentiellement 450 nouveaux logements livrés d’ici deux à trois ans », liste Frédéric Prévôt.

Parmi les derniers projets livrés en Bretagne, cette résidence de 27 logements rue de Nantes, à Rennes.Parmi les derniers projets livrés en Bretagne, cette résidence de 27 logements rue de Nantes, à Rennes. (CDC Habitat)

La dynamique bretonne ne devrait pas s’arrêter là. En 2025, CDC Habitat table sur « plus de 180 livraisons » (20 à Rennes, 31 à Saint-Malo…), 310 signatures d’acte de Vefa et 375 contrats de pré-réservation. Pour 2028, elle évoque aussi la livraison de 40 logements à Rennes, dans le quartier de la Brasserie Saint-Hélier.

Des logements pris d’assaut

Pour Frédéric Prévôt, ces chiffres montrent que le logement intermédiaire a su trouver son public, depuis sa création par un décret en 2014. « Nous constatons qu’avant même de livrer un bâtiment, il est rempli. On répond donc à des besoins », estime le directeur interrégional adjoint. Des besoins qui augmentent, notamment parce que les entrées et sorties de logements, toutes catégories confondues, sont moins nombreuses du fait de la crise du neuf, entraînant des difficultés à se loger dans de nombreuses agglomérations. « Dans le logement intermédiaire, nous avons vu le taux de rotation reculer de deux points en un an », rapporte Frédéric Prévôt.

Terrain de jeu élargi

Autre explication derrière l’accélération du logement intermédiaire : la volonté du gouvernement de développer cette offre face à la crise. Pour ce faire, le nombre de communes classées en « zones tendues » (seuls territoires où le logement intermédiaire est autorisé) a été sensiblement élargi en 2023 et 2024. « Nous avons donc un terrain de jeu plus vaste, incluant Brest, Vannes, Quimper, Lorient ou encore Saint-Brieuc », pointe Frédéric Prévôt. CDC Habitat sera donc davantage visible et présent dans ces communes. Sans pour autant oublier Rennes et Saint-Malo, retenue dans le programme national « Territoires engagés pour le logement », destiné à booster la construction.