Tout est en ordre, vous pouvez circuler. Saisie par Eric Coquerel, la procureure de la République Laure Beccuau estime que le désormais ex-secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler n’a pas à être puni malgré son refus de se présenter devant la commission d’enquête sur le dérapage des finances publiques. «Je prends acte de cette décision», écrit le président insoumis de la commission des Finances dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux. Ce qui, en langage politicien, veut dire «avoir le seum».
C’est que l’élu LFI de Seine-Saint-Denis est convaincu que la non-comparution de l’ancien binôme de Macron pourrait être une infraction selon l’article 6 de l’ordonnance du 17 novembre 1958. Lequel indique que «toute personne dont une commission d’enquête a jugé l’audition utile est tenue de déférer à la convocation qui lui est délivrée». Mais également qu’une «personne qui ne comparaît pas ou refuse de déposer ou de prêter serment devant une commission d’enquête est passible de 2 ans d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende». Au-delà de ça, Coquerel reste convaincu que l’audition de Kohler «aurait apporté des informations utiles […] vu son implication évidente évoquée lors des travaux» de la commission.
Avant de saisir la justice, Eric Coquerel avait laissé plusieurs chances à Alexis Kohler. Après un premier refus de l’ex-secrétaire général de l’Elysée, l’insoumis lui avait adressé un second courrier – approuvé par la commission – lui enjoignant de se rendre à son audition en promettant un recours pénal en cas de nouveau refus. Une menace mise à exécution mais sans succès. Mais le député de Seine-Saint-Denis peut se rassurer, il n’y a ici aucun problème personnel. Alexis Kohler a également rejeté d’un revers de main la convocation de la commission d’enquête sénatoriale sur les eaux en bouteille.