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Rédaction Paris

Publié le

13 mai 2025 à 19h04

Quelques heures après l’événement, le calme est revenu rue Pache. C’est pourtant bien dans cette petite artère quelconque du 11e arrondissement de Paris que trois personnes cagoulées et vêtues de noir ont agressé un couple accompagné de son fils. Le but des malfaiteurs qui ont débarqué d’une camionnette : enlever la femme et l’enfant, qui ne sont autres, selon nos informations, que la fille et le petit-fils du PDG et cofondateur de la société de cryptomonnaie Paymium.
Le mari, qui s’est interposé, a été roué de coups au moyen d’objets contondants. Un témoin est venu en aide aux victimes, réussissant à faire battre en retraite les auteurs. Ces derniers et abandonné leur camionnette quelques centaines de mètres plus loin, rue Saint-Maur. Une scène violente, qui a été filmée par un habitant depuis sa fenêtre.

« On est arrivés après la guerre »

Visible sur les images de cette vidéo, le scooter garé entre le numéro 16 et 18 de la rue Pache n’a pas bougé. Au sol, quelques traces de sang subsistent. Légèrement blessées durant l’attaque, les victimes ont été transportées à l’hôpital Saint-Antoine (12e) par les sapeurs-pompiers.

À l’écart, un homme et une femme font une pause dans leur travail et discutent. “On est arrivés après la guerre”, nous livre le quinquagénaire fumant sa cigarette. Une “guerre” qui marque d’autant plus les esprits que cela deux fois au cours du mois de mai que des proches d’acteurs de la cryptomonnaie font l’objet de kidnapping ou d’une tentative de kidnapping dans la capitale. En janvier, le cofondateur de Ledger, David Balland, était enlevé lui aussi.  Il avait été séquestré en compagnie de sa femme à Châteauroux (Indre) durant plusieurs heures, avant d’être libéré. 

Un certain climat de crainte pèse rue Pache. Mais il ne se limite pas au seul secteur de la monnaie numérique. Une passante ayant entendu parler des événements du matin nous confie : “Je ne travaille pas dans la cryptomonnaie, mais j’ai quand même peur.”

Une cellule d’aide psychologique pour les écoliers

Les riverains se penchent par leur fenêtre pour prendre le pouls. Des parents font des allers-retours sur leur balcon. D’après nos informations, au moment des faits, une quinzaine d’élèves se rendaient à l’école élémentaire Saint-Maur, située au numéro 22 de la même rue. Ils ont été choqués, ce qui a poussé la direction de l’établissement à mettre en place une cellule d’aide psychologique.

Sur le trottoir d’en face, un homme en costume bleu filme la voie. Lui non plus n’a pas assisté à la scène. “J’habite juste à côté”, nous dit-il en désignant du doigt la rue voisine. Il reprend : “Je ne vais pas vous mentir, je n’ai rien vu ni entendu. Quand je suis descendu tout à l’heure, tout était fermé. La rue était barrée. Il y avait des voitures de police partout. »

En milieu de journée, les policiers et leurs voitures ont laissé place aux caméras. Si quelques éléments laissent deviner la scène matinale, nombreux sont les passants et cyclistes qui n’y prêtent pas attention. Au Café Content, qui borde l’angle de la route, le service continue. Au milieu des journalistes et du matériel technique, un couple de personnes âgées passe sa commande le sourire aux lèvres. La vie semble reprendre son cours. L’enquête confiée à la Brigade de répression du banditisme de la police judiciaire parisienne, elle, se poursuit. 

Robin Verrier

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