A l’heure où la diplomatie s’emballe autour de l’Ukraine et trois jours après son retour de Kyiv, Emmanuel Macron n’a pas lâché la bride de Vladimir Poutine ce mardi 13 mai, lors de l’émission spéciale Emmanuel Macron – les Défis de la France sur TF1, promettant des sanctions à la Russie si elle persiste à refuser tout cessez-le-feu.
Le show présidentiel a commencé par quarante minutes de questions-réponses sur les dossiers internationaux, l’Ukraine avalant 90 % de cet entretien géopolitique de haut vol en prime time, la portion congrue revenant à Donald Trump et aux visées américaines sur la marche du monde. De l’intensification de la guerre israélienne à Gaza annoncée, il n’a pas été question.
Samedi, Emmanuel Macron et trois dirigeants européens – Keir Starmer pour le Royaume-Uni, Friedrich Merz pour l’Allemagne et Donald Tusk pour la Pologne – ont exigé de Moscou un cessez-le-feu de trente jours sur terre, mer et dans les airs sans conditions préalables pour ensuite entamer des pourparlers durables. Pour l’instant, c’est niet. Et Vladimir Poutine n’a visiblement pas l’intention de se rendre en Turquie jeudi alors que c’est lui qui pensait pousser Volodymyr Zelensky dans une impasse en lui proposant des négociations.
«Notre volonté, c’est de prendre des sanctions» si la Russie «confirme le non-respect» d’un cessez-le-feu en Ukraine, a donc répété Emmanuel Macron ce mardi soir. Le président français a évoqué des «sanctions secondaires» pour les «revendeurs» de «services financiers» ou d’«hydrocarbures».
Même s’ils le voulaient, les pays occidentaux doivent y aller mollo avec la Russie, a cependant rappelé Macron : «On ne peut pas aller à l’escalade avec une puissance nucléaire […] On ne doit pas déclencher un troisième conflit mondial.»
Il a également tenu à rassurer les Français : pas question d’envoyer des soldats face aux troupes russes, expliquant à grand renfort de pédagogie ce qu’était une «force de réassurance». «Des forces de réassurance, ce ne sont pas des forces sur la ligne de front. Est-ce qu’il faut un mandat des Nations unies ? Cela fait partie des questions (mais) ce n’est pas le rôle des Européens d’être sur la ligne de front», a-t-il fait valoir.
Et si Moscou ne respecte pas sa parole ? «La première réaction viendra des Ukrainiens donc il faut une armée ukrainienne solide. Il faut une armée crédible pour dissuader», a expliqué le chef d’Etat, d’où la nécessité «d’investir, former, équiper, accompagner l’Ukraine pour qu’elle ait ces forces».