De la guerre en Ukraine, au conflit israélo-palestinien, en passant par la réforme des retraites, le recours au référendum et à la sécurité… Emmanuel Macron a répondu pendant trois heures, aux diverses interpellations des Français et des intervenants de l’émission diffusée sur TF1 ce mardi 13 mai. 

Le président de la République a esquissé quelques pistes avec la tenue « dans les prochaines semaines d’une « conférence sociale ». Le « financement de notre modèle social » repose « beaucoup trop sur le travail », a jugé Emmanuel Macron, qui souhaite également l’ouverture d’une « négociation sociale » sur « la qualité » et « l’évolution des formes de travail ».

Quant au sujet du référendum, largement commenté et disséqué depuis les vœux présidentiels de fin d’année, le chef de l’État ne veut « rien s’interdire ».

« Aider l’Ukraine et « éviter l’escalade »

« Ce qui se joue en Ukraine, c’est notre sécurité », a rappelé Emmanuel Macron. Le président de la République a annoncé la prise de nouvelles sanctions à l’encontre de la Russie si Vladimir Poutine « confirme le non-respect » d’un cessez-le-feu en UkraineCes sanctions seront prises « dans les prochains jours », a précisé le chef de l’État. 

Quant aux sanctions en elle-même, Emmanuel Macron a évoqué qu’il s’agirait de « sanctions secondaires » pour les « revendeurs » de « services financiers » ou d’« hydrocarbures ». Concernant le gel des avoirs russes, le président a indiqué qu’il n’y avait « pas de cadre légal » pour le faire et qu’il ne s’agissait « pas d’une bonne solution ».

« La guerre doit cesser et l’Ukraine doit être en situation la meilleure possible pour rentrer dans les négociations », qui « vont permettre de traiter les questions territoriales. Et même les Ukrainiens eux-mêmes ont la lucidité de dire (…) qu’ils n’auront pas la capacité de reprendre l’intégralité de ce qui est pris depuis 2014 » par la Russie, a déclaré Emmanuel Macron.

« Je ne vais pas nationaliser ArcelorMittal »

« Non, je ne vais pas nationaliser ArcelorMittal », a lancé Emmanuel Macron à Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT. Nous allons sauver (les sites de) Dunkerque et la Fos-sur-Mer, je vous le dis les yeux dans les yeux« , s’est engagé le président face à la syndicaliste. « La nationalisation en l’espèce ne sert à rien », a ajouté le chef de l’État. En réponse, Sophie Binet a indiqué qu’elle n’avait pas de « dogme » sur la nationalisation.

Pas de référendum sur les retraites

« Pourquoi vous acharnez à imposer cette réforme des retraites », a ensuite interpellé Sophie Binet en demandant à Emmanuel Macron d’organiser un référendum sur la suspension de la réforme des retraitesUne demande balayée par le chef de l’État. « Je ne pense jamais qu’une réforme est parfaite », a-t-il ajouté. 

Dans un échange tendu, Sophie Binet a déclaré avec ironie : « Donc cette réforme est parfaite, on n’y touche pas » et lui a reproché de n’avoir rien annoncé sur le pouvoir d’achat, les retraites et les salaires. 

« Cette réforme était nécessaire pour sauver notre système par répartition », a martelé le chef de l’État qui a annoncé sa volonté de lancer une « conférence sociale sur le mode de financement de notre modèle social ». « Son financement repose beaucoup trop sur le travail. Je souhaite que l’on ouvre ce chantier dans les prochaines semaines », a-t-il répondu. 

« Ce que fait Netanyahou est une honte »

Un génocide, perpétré par Israël, est-il en cours à Gaza ? « C’est un drame humanitaire et c’est inacceptable. Ce n’est pas à un président de la République de dire : ‘Ceci est un génocide, ceci n’en est pas un’. Moi, mon seul boulot est de faire en sorte que tout cela s’arrête », a répondu Emmanuel Macron. 

Tout en refusant d’utiliser le mot de « génocide », le président a raconté avoir rencontré des victimes palestiniennes. « C’était l’une des pires choses qu’il m’ait été donné de voir. Ce que fait le gouvernement de Benyamin Netanyahou est inacceptable. Ce qu’il fait est une honte », a-t-il ajouté.

Une loi pour renforcer le pouvoir de la police municipale

Interpellé par le maire de Béziers, Robert Ménard, sur l’armement de la police municipale, Emmanuel Macron a déclaré : « Je souhaite que le ministre de l’Intérieur puisse changer la loi. Je souhaite que le gouvernement puisse prendre une loi qui donnera la possibilité à tous les maires qui le souhaitent que la police municipale, sous l’autorité du procureur, puisse faire les saisines, les flagrances, les amendes forfaitaires délictuelles, les actes du quotidien ». Et d’ajouter : « Je veux qu’on le fasse et le plus vite possible ».

Faire payer les frais de détention aux détenus

Autre sujet évoqué par le maire divers droite : les places de prison. Emmanuel Macron estime qu’il y a « des délinquants et des criminels qu’il faut mettre en prison ». Le chef de l’État souhaite « accélérer » la construction des 5.000 places prison en cours. Il a aussi indiqué être prêt à « louer » des places en prison « là où elles sont disponibles », notamment à l’étranger.

Emmanuel Macron s’est aussi dit favorable à ce que les détenus participent à leurs frais de détention, une mesure proposée par Gérald Darmanin, le ministre de la Justice. 

Contre le port de signes religieux dans les « compétitions » sportives

Emmanuel Macron s’est prononcé contre le port de signes religieux, comme le voile islamique, dans les compétitions sportives, mais il a jugé que pour la pratique sportive (hors compétitions) c’était aux fédérations sportives « de décider ».

« Je suis pour la charte olympique qui interdit le port de tout signe religieux dans les compétitions », a affirmé le président de la République, en invoquant aussi « l’égalité entre les femmes et les hommes ».

Dans la pratique du sport hors compétitions, « c’est aux fédérations (sportives) de décider », a-t-il ajouté. « Dans les infrastructures (sportives), pour aller s’entraîner et initier, il faut là du pragmatisme et notre loi ne l’empêche pas (le port des signes religieux) ».

Un référendum sur la fin de vie « si » le débat parlementaire « est bloqué »

Grâce à une voix artificielle, le journaliste Charles Biétry, victime de la maladie de Charcot, a interpellé Emmanuel Macron sur la fin de vie. « Je souhaite que le texte soit voté parce que j’entends des débats opposant la vie et la mort, je suis pour qu’on continue la recherche, qu’on renforce les soins palliatifs partout », a déclaré le chef de l’État. 

« C’est une loi de fraternité et d’humanité », a-t-il ajouté. « Si on voit qu’il y a un enlisement, à ce moment-là, le référendum peut être une voix pour débloquer, mais je ne le ferais que si c’était bloqué », a-t-il annoncé.

« Plusieurs référendums dans les mois qui viennent »

Annoncé en décembre dernier, Emmanuel Macron est revenu sur sa volonté de sonder les Français. Le président veut organiser « plusieurs référendums dans les mois qui viennent », en « même temps », a précisé. Sans donner de thématiques ou de questions précises, le chef de l’État a évoqué des questions liées aux « grandes réformes économiques », à l’éducation et au social. 

Sur l’immigration, il a en revanche estimé que ce ne serait pas « efficace ». « D’ici à juin, le gouvernement va me proposer plusieurs réformes (…) et sur cette base-là, je dirais, on va au référendum, mais je ne m’enferme pas sur un calendrier », a-t-il indiqué.

« J’ai confiance en François Bayrou »

François Bayrou sera auditionné le mardi 14 mai par la commission d’enquête parlementaire dans le cadre de l’affaire Bétharram. Emmanuel Macron a indiqué avoir « confiance » en son premier ministre qui « répondra à toutes les questions » des députés. « Je sais qui il est et j’ai confiance en lui », a-t-il déclaré.

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