C’est une petite surprise venue d’Arabie saoudite où se trouve actuellement Donald Trump. Le locataire de la Maison-Blanche a annoncé mardi depuis Riyad qu’il levait les sanctions américaines contre la Syrie, à la veille de rencontrer au moins brièvement le président syrien Ahmad al-Chareh.

« Je vais ordonner l’arrêt des sanctions contre la Syrie pour leur donner une chance de grandeur », a justifié le président américain, indiquant être parvenu à cette décision après des demandes pressantes de son hôte, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. Damas s’est félicité d’un « tournant décisif ».

Des critiques contre la classe politique américaine

En visite d’État en Arabie saoudite, principalement destinée à sécuriser des investissements de plusieurs milliards de dollars, Donald Trump a critiqué à la fois la gauche et la droite américaines, qu’il accuse d’avoir mené des interventions sous couvert de « construction nationale » mais d’avoir « détruit bien plus de pays qu’ils n’en ont construits ».

Dans son annonce la plus marquante, il a donc déclaré mettre fin au large éventail de sanctions américaines contre la Syrie, en vigueur depuis des décennies et fortement renforcées sous le pouvoir de Bachar al-Assad, renversé en décembre par des forces islamistes. Le président américain a aussi « accepté de saluer » Ahmad al-Chareh, ce mercredi pendant sa visite officielle à Riyad, a fait savoir un haut responsable américain.

La Syrie ravagée par des années de guerre civile

Ahmad al-Chareh, nommé président par intérim après la chute de Bachar al-Assad déploie désormais une intense activité diplomatique, auprès des pays arabes mais aussi européens. La brève rencontre aura lieu malgré les réticences d’Israël, allié des Etats-Unis, quant à l’évolution de la situation en Syrie où l’armée israélienne poursuit les frappes qu’elle menait contre le précédent pouvoir.

Notre dossier sur la Syrie

Les nouvelles autorités islamistes syriennes cherchent à reconstruire le pays ravagé par près de 14 années de guerre civile, déclenchée en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, et réclament la levée des sanctions internationales datant de l’époque Assad. Avant l’annonce de Donald Trump, l’Union européenne, le Royaume-Uni et le Canada avaient déjà assoupli leurs sanctions, intensifiées pendant la guerre civile syrienne.