C’est un bug de logiciel aux conséquences parfois dramatiques. Arpège est déployé depuis fin septembre 2024 en Loire-Atlantique et en Vendée. Plus de sept mois après, tout n’est pas réglé. Les agents sont épuisés, les assurés, eux, n’ont pas les versements d’indemnités journalières (maladie, accident de travail, maternité/paternité, maladie professionnelle) dans les temps.
« Malgré 70 correctifs, il n’y a aucune perspective de retour à la normale »
Ce mardi 13 mai 2025, une trentaine d’agents se sont donc mobilisés devant la Caisse primaire d’assurance maladie à Nantes, comme à Saint-Nazaire. Arpege est un logiciel déployé à marche forcé au 1 er octobre 2024 pour réaliser des gains de productivité et réduire le nombre d’agents. Le chaos a été immédiat avec des blocages généralisés sur plus de 15 000 dossiers », indiquent les agents réunis, malgré plus de 70 correctifs informatiques, il n’y a aucune perspective de retour à la normale ».
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Avec cette mobilisation, les agents veulent se faire entendre avant le passage de Thomas Fatôme devant la commission des affaires sociales ce 14 mai. Ils rappellent aussi les effets désastreux de ces bugs. Nous dénonçons les effets sur nos conditions de travail. Des collectifs d’usagers sont en train de s’organiser pour mener des actions en justice ».
Le rassemblement de la CPAM 44 ce 13 mai. Photo Presse Océan – Olivier Lanrivain
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De leurs côtés, des citoyens concernés sont très nombreux à être très impactés. De nombreux usagers sont dans une profonde détresse sociale, financière , indique John Picard, usager de Nantes concerné, la CPAM nous fait parfois des virements d’acomptes, puis nous les retire. On ne sait donc pas quand nous aurons les bonnes indemnités ».
La situation commence à être très longue. Des gens ont des loyers impayés, d’autres des crédits à payer. De mon côté, il manque environ un mois et demi d’indemnités car j’ai réussi à régulariser un peu la situation. Mais c’est très compliqué pour ceux qui ont des problèmes graves de santé ou qui sont en congés maternité et qui ont des soucis financiers ! ».
Les usagers alertent sur le fait que le logiciel doit être déployé ensuite dans toute la France.
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Sollicitée, la CPAM de Loire-Atlantique rappelle les efforts déployés : La priorité des équipes de l’Assurance Maladie a toujours été et demeure, au prix d’une mobilisation intense, le rétablissement de délais normaux d’indemnisation des arrêts de travail de ses assurés. Si la situation s’améliore, il reste un volume important de dossiers d’indemnisation à reprendre, notamment des arrêts en temps partiels thérapeutiques et ceux en lien avec un accident du travail ou une maladie professionnelle ».
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Le retour à un fonctionnement normal prendra toutefois plusieurs semaines selon la CPAM 44 et 85. Dans l’attente, nous continuons à indemniser les dossiers bloqués par le versement d’acomptes ». Il sont actuellement 3000 à recevoir ces acomptes.