Des ports huîtres, îles ou encore polymorphes en 2070 ? Cela ressemble à de la science-fiction mais n’en est pas vraiment. À l’allure du dérèglement climatique, des changements s’imposeront. Mardi 13 mai, sur l’invitation de Nantes – Saint-Nazaire développement et du pôle mer Bretagne-Atlantique, des acteurs du monde maritime ont planché sur la décarbonation maritime. Et un volet important concernait la transformation des ports.

À cette occasion, Frédéric Descombes, ingénieur au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), a présenté trois scénarios de ports robustes, écologiques et attractifs. « L’idée de départ, explique-t-il, est d’adapter les ports aux défis climatiques, notamment montée des eaux, tempêtes extrêmes, recul du trait de côte, crues, chaleurs extrêmes… »

Ces scénarios sont nés du travail, au sein d’Ideas laboratory, de huit partenaires, dont l’union des ports de France et le CEA. « On a imaginé aussi de nouvelles missions pour ces ports, notamment la production et la distribution de l’énergie ou encore la production et la distribution d’eau, précise Frédéric Descombes. Et on a inclus la biodiversité et des systèmes de dépollution. »

Le port île est en mer, comme son nom l’indique ; le polymorphe est flottant ; le port huître, lui, est bardé de protection contre les extrêmes climatiques. Ces ports, contrairement à aujourd’hui, pourraient accueillir des logements et d’autres services.

Parmi les auditeurs, figurait le directeur du port de Nantes – Saint-Nazaire. Un ensemble qui sera contraint d’évoluer dans le futur. En effet, près de 70 % des trafics portuaires sont issus des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) et 10 % de l’énergie primaire française y passe. Or, ces énergies fossiles vont évoluer ou disparaître. Nantes – Saint-Nazaire doit se réinventer et changer de modèle économique.