Publié le
14 mai 2025 à 10h57
C’est un chantier d’envergure qui a été lancé ce mardi 13 mai 2025. La ville de Marseille a lancé ce mardi 13 mai 2025 une expérimentation sur quatre plages pour utiliser des herbiers de posidonie afin de lutter contre leur érosion.
Les quatre plages concernées sont : le Prophète (7e), Borély (8e), Bonneveine (8e) et celle du Fortin, dans le 16e arrondissement.
Une entreprise va étaler la posidonie durant plusieurs jours
« On ne ramasse plus les végétaux échoués sur le sable entre fin octobre et maintenant », a expliqué à l’AFP Hervé Menchon, adjoint au maire en charge notamment du littoral. Par conséquent, les feuilles mortes des herbiers de posidonie, qui sont caduques, viennent s’échouer et former en hiver de larges « banquettes » aux couleurs sombres sur les plages, ce qui constitue un rempart naturel contre les vagues.
Mais avec l’arrivée de la saison estivale, il n’est pas possible de laisser ces banquettes en l’état, et pendant quelques jours, une entreprise équipée d’une pelle mécanique va donc œuvrer à étaler la posidonie, pour former un « tapis », qui sera recouvert de sable, et ainsi de suite jusqu’à former un « mille-feuille », a poursuivi Hervé Menchon. À la fin, les feuilles, intégrées au sable, ne seront plus visibles.
« On a dénaturé notre paysage littoral »
« La banquette, il y a du sable à l’intérieur naturellement, et un mètre cube de posidonie peut piéger entre 10 et 100 kg de sable », a détaillé Liva Andriamamonjy, chargée d’étude au sein du service gestion du littoral de la municipalité.
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Surnommés « poumons des mers », les herbiers de posidonie servent de puits de carbone, de nurserie pour poissons, en plus d’apporter cette protection contre l’érosion côtière.
Bien que la posidonie soit une plante protégée depuis 1988, il était d’usage pendant de nombreuses années de retirer les banquettes des plages.
Cette coutume était une réponse « à des stéréotypes touristiques de la plage de sable blanc, tout fin, avec des cocotiers : plutôt que d’aller aux Antilles, on a essayé de reproduire les Antilles sur le littoral méditerranéen, et donc, on a dénaturé notre paysage littoral », a regretté Hervé Menchon.
375 000 euros de budget sur trois ans
La banquette de posidonie a donc toujours fait « partie du paysage naturel de notre littoral méditerranéen », a insisté l’élu, mais un travail de sensibilisation du public sera nécessaire, pour accompagner le chantier, et expliquer que la formation des banquettes est un phénomène naturel, bénéfique à l’environnement et qui n’est ni sale, ni nauséabond.
Le budget alloué au projet est de 375 000 euros pour trois ans.
AVEC AFP
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