Par
Rédaction Lyon
Publié le
13 mai 2025 à 9h33
La ZFE va bien être maintenue dans la métropole de Lyon et être réadaptée à minima dans toutes les autres agglomérations françaises, a annoncé le gouvernement en ce début de semaine face à la fronde qui monte contre cette mesure écologique.
Au secours des zones à faibles émissions (ZFE), le gouvernement a réuni lundi 12 mai 2025 experts en santé publique et élus locaux pour défendre leurs bienfaits contre la pollution de l’air, non sans essuyer quelques critiques sur la baisse des aides à l’achat de véhicules électriques.
Pénaliser les plus modestes ?
Accusées par des élus de tous bords de pénaliser les ménages modestes, les ZFE sont sur la sellette depuis le vote d’un amendement les supprimant, adopté fin mars par des députés lors des travaux préparatoires au projet de loi sur la simplification de la vie économique.
Initiées en 2019 et étendues en 2021, les ZFE entendent limiter les émissions de particules fines – responsables de maladies respiratoires et de 40 000 décès prématurés par an, selon l’organisme Santé publique France – en excluant de leur périmètre certains véhicules très anciens et polluants, identifiés par les vignettes Crit’Air 3 ou plus selon les villes.
De nouveaux débats fin mai à l’Assemblée
Les débats sont censés reprendre le 30 mai dans l’hémicycle, sous réserve d’une avancée sur d’autres textes, mais le gouvernement a annoncé qu’il prévoyait un amendement pour rétablir les ZFE.
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« La pollution de l’air est responsable d’environ neuf mois de vie en moins », a plaidé Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, lors d’un déplacement lundi matin dans une station d’AirParif de mesure de la qualité de l’air.
La ministre a donc sonné la contre-attaque avec François Rebsamen et Yannick Neuder, ses homologues de l’Aménagement des territoires et de la Santé, en réunissant lundi après-midi des élus locaux, associations et experts lors d’un inédit « Roquelaure de la qualité de l’air », du nom de l’hôtel particulier abritant son ministère.
Paris et Lyon seront toujours concernés par les ZFE
Mme Pannier-Runacher a défendu la position de l’exécutif : faire adopter un « dispositif très allégé », maintenant seulement l’obligation pour Paris et Lyon, les deux points noirs, et laissant la liberté aux autres collectivités de mettre en place ou non une ZFE, avec une période d’adaptation jusqu’au 31 décembre 2026.
Les élus présents, favorables au principe des ZFE, en ont toutefois profité pour faire entendre leurs griefs.
« Il faut tenir sur la ZFE », dit Bruno Bernard
Bruno Bernard, président (Écologiste) de la Métropole de Lyon, plaide pour le maintien des Zones à faibles émissions, mais reconnaît un manque d’accompagnement de l’État.
« On ne peut pas changer et reculer en permanence sur la santé publique donc il faut tenir sur cet outil », affirme-t-il lors de cette table ronde sur la qualité de l’air.
Pour répondre aux inquiétudes des élus sur les aides, la ministre de la Transition écologique a dit lundi regarder « la manière dont le leasing pourrait être en partie fléché sur ces zones où les collectivités locales décident de restrictions de circulation de très vieux véhicules », de plus de 15 ans (diesel) ou 20 ans (essence).
Le sujet dépasse toutefois la pollution causée par les transports. Les cabinets des ministres se félicitent que la qualité de l’air s’est « très nettement améliorée », notamment pour les oxydes d’azote (NOx) qui ont diminué de 31% entre 2017 et 2023 grâce aux politiques publiques sur l’amélioration du chauffage urbain, notamment au bois, mais aussi avec le développement des transports en commun ou des pistes cyclables.
Avec AFP
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