Ces parents étaient venus « chercher des réponses. Ils n’en ont finalement pas eu », regrette leur avocat Me Aymeric Batard. L’assistante maternelle de 33 ans, poursuivie pour avoir violenté leur fille de six mois, ne s’est pas présentée et n’était pas représentée devant le tribunal de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), ce mardi 13 mai. Sa position restera donc celle qu’elle a tenue durant l’enquête : contestation des faits et rejet de la faute sur l’autre enfant, âgée de deux ans, qu’elle gardait dans son habitation d’une commune de Bretagne romantique (Ille-et-Vilaine).
Quatrième jour de garde
Le 15 mai 2023, la mère de famille dépose son bébé chez la nourrice à 10 h. C’est seulement le quatrième jour de garde complet de l’enfant. Assez rapidement, l’assistante maternelle prévient, vidéo à l’appui, que leur fille pleure beaucoup, qu’il est difficile de la calmer. Un peu plus tard dans la journée, elle envoie une photo montrant un bleu sur la joue du nourrisson. C’est en rentrant à la maison que la maman remarque finalement plusieurs ecchymoses au visage qu’elle n’avait pas repéré au moment de la transmission. Direction le médecin puis l’hôpital. La petite fille en est sortie une semaine plus tard après une batterie d’examen.
L’autre enfant accusée
Devant les gendarmes, la nounou n’a cessé d’assurer que l’autre bébé qu’elle gardait avait mis un coup de hochet au bébé. Qu’elle l’avait vue. « Les experts ont conclu qu’une enfant de deux ans ne pouvait avoir la force suffisante pour causer de telles blessures. La forme du jouet ne correspond pas non plus aux blessures », évoque la procureure. Elle requiert un an de prison avec sursis simple et une interdiction d’exercer une activité en rapport avec des mineurs pendant dix ans.
Le tribunal suit les réquisitions de prison avec sursis mais la condamne à cinq ans d’interdiction d’exercer auprès de mineurs. La trentenaire devra verser un peu plus de 10 000 € de dommages et intérêts à la famille.