Les scientifiques l’assurent : l’univers se dégrade bien plus rapidement que nous le pensions. Mais la fin est encore lointaine, elle devrait advenir dans 10 puissance 78 années, soit un 1 suivi de 78 zéros. L’estimation précédente parlait de 10 puissance 1 100 ans. C’est donc à cette date, certes reculée, que les dernières naines blanches se désintégreront complètement. C’est ainsi que l’on nomme les cadavres d’étoiles éteintes (comme le sera le Soleil), qui sont les objets les plus durables de l’univers.
Mais alors pourquoi cette date a-t-elle changé ?
Tout part d’un calcul de Stephen Hawking vieux de 50 ans
Ces nouveaux résultats font suite à une étude démarrée en 2023 et publiée ce 12 mai 2025 ; un trio de scientifiques néerlandais a revu ses calculs en se basant sur la théorie du grand physicien britannique Stephen Hawking. Ces nouvelles estimations ont été publiées par l’université Radboud, située aux Pays-Bas, dans le Journal de cosmologie et de physique des astroparticules.
Au départ, les trois scientifiques se sont attelés à calculer le moment où les naines blanches finiraient par s’éteindre. Le tout en s’appuyant sur « le rayonnement de Hawking ». Ce phénomène, proposé en 1974 par le célèbre physicien du même nom, est aussi nommé « évaporation des trous noirs ». Il suppose que les trous noirs peuvent perdre de la matière et même disparaître avec le temps.
Selon Stephen Hawking, ils laisseraient en effet échapper des rayonnements menant à leur lente dissolution, au niveau d’une zone proche du bord du trou noir. Ainsi, une partie des particules noires tombe dans le trou noir, et l’autre s’échappe. Celles qui s’échappent peuvent être détectées, et prouveraient que le trou noir a une durée de vie limitée, puisqu’il perd à chaque fois un peu d’énergie et rétrécit.
Ci-dessous, une petite simulation de la Nasa pour savoir ce que cela fait de « voyager » dans un trou noir.
Quand disparaîtront la Terre, le Soleil et la Lune ?
C’est en utilisant cette théorie, qui développe pourquoi les trous noirs ne sont pas éternels, que les trois Néerlandais se sont penchés sur la dissolution des naines blanches, ces objets célestes « morts » qui peuvent pourtant rester des milliards d’années dans l’univers.
« En posant ce genre de questions et en examinant des cas extrêmes, nous voulons mieux comprendre la théorie, et peut-être qu’un jour, nous pourrons percer le mystère du rayonnement de Hawking », a déclaré Walter van Suijlekom, coauteur de l’étude.
Leur résultat pour la fin de l’univers – 10 puissance 78 années – est donc bien différent des dernières estimations. Mais une chose est sûre : à cette date, la Terre, le Soleil et la Lune seront « morts » depuis longtemps.
La Terre devrait disparaître en premier, à cause de conditions devenues invivables et de températures bien trop chaudes d’ici 1 à 3 milliards d’années selon les études – au point que les océans se mettront alors à bouillir. Devenue impropre à la vie, elle sera ensuite vraisemblablement absorbée ou détruite par le Soleil devenu une géante rouge (dans 5 milliards d’années environ). Le Soleil deviendra ensuite, dans 6 ou 7 milliards d’années, cette fameuse naine blanche, c’est-à-dire une petite étoile (de la taille de la Terre), très dense et très chaude (30 000 degrés), qui mettra un temps considérable à se refroidir et disparaître. À noter que l’évaporation d’un objet dépend forcément de sa densité !
Quant à la Lune, les scientifiques de l’étude néerlandaise ont estimé que, théoriquement, elle pourrait mettre environ 10 puissance 89 ans à « s’évaporer » par un processus analogue au rayonnement de Hawking. Dans les faits, notre satellite naturel s’éloigne déjà lentement et progressivement de notre planète bleue (près de 4 cm par an), mais il pourrait tout simplement être englouti ou détruit par le Soleil devenue géante rouge, au même moment que la Terre.