Par
Julien Damboise
Publié le
14 mai 2025 à 17h34
La commune de Meyzieu commence à comprendre ce qu’il s’est passé dans la nuit du 5 au 6 mai dernier. Vers 1 h du matin, un quartier a subi un mitraillage en règle par un commando déterminé composé de plusieurs individus. Un épisode de violences dans la métropole de Lyon durant lequel les mis en cause se sont filmés, avant de diffuser les images sur les réseaux sociaux. Une enquête est ouverte par la police.
Le maire de la commune Christophe Quiniou répond à actu Lyon en exclusivité.
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Une minute de terreur
La vidéo, qui dure un peu plus d’une minute, débute en pleine nuit quand un groupe d’hommes cagoulés sort d’une voiture blanche dans le quartier du Mathiolan, du côté de la rue Saint-Mathieux, à un peu plus d’un kilomètre à pied du Groupama Stadium de l’autre côté de la rocade.
On découvre rapidement les membres d’un véritable commando, lancé au pas de course et armés de fusils d’assaut, s’engouffrer dans une rue de la commune. « Allez, on y va », encourage même l’un d’eux.
De nombreux tirs
« Bande de fils de pute » est crié, puis les premiers tirs résonnent : des rafales qui délivrent un bruit assourdissant.
Les détonations s’enchaînent à un rythme terrifiant. On ne comprend pas bien ce qui est ciblé, mais l’un des auteurs des faits assure aux autres : « Ils sont là, filme. » Un autre répond avec un accent du sud prononcé.
Aucun blessé mais des impacts
Selon nos informations, environ une quarantaine de balles ont terminé contre des façades d’immeubles d’habitations et des voitures. Par miracle, aucun blessé n’est à déplorer, alors qu’une ogive aurait impacté une baie vitrée.
Des investigations sont en cours par la police lyonnaise pour tenter de retrouver les tireurs qui ont pris la fuite après leur action. La piste du narcotrafic est envisagée par les enquêteurs chargés du dossier.
« Ça me désole »
Contacté par actu Lyon, le maire de Meyzieu Christophe Quiniou a accepté de témoigner en exclusivité sur cet événement inquiétant qui « a choqué les habitants du quartier ».
Il décrit un secteur dans lequel il y a bien un point de deal identifié, mais qui n’avait jusqu’alors jamais connu une telle flambée de violence, plutôt « des problématiques de nuisances, avec des jeunes qui se regroupent ou font des roues arrière en scooter, sans de lutte de territoire ou de filtrage à l’entrée du quartier comme à Marseille« .
Le maire de Meyzieu, Christophe Quiniou. (©Nicolas Zaugra / actu Lyon)
À titre personnel, ça me désole qu’il y ait dans ma ville des tirs à l’arme automatique, on ne s’y attendait pas. Quand, en plus, vous êtes maire, c’est encore pire, vous vous sentez responsable. Ce ne sont pas des violences urbaines, mais des actes de grand banditisme.
Christophe Quiniou
Maire de Meyzieu
L’élu déplore en tout cas un acte « prémédité, filmé et une volonté de communiquer », et son manque de levier face à la situation : « Si la nuit où se sont déroulées les tirs, un équipage de police municipale passait, ils se seraient fait descendre ».
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