Lors de son discours de politique générale au Parlement mercredi, le chancelier allemand Friedrich Merz a affirmé ses ambitions pour la défense de son pays.Face à la menace russe sur le continent européen, il a jugé primordial de doter l’Allemagne de « l’armée conventionnelle la plus puissante d’Europe ».
En dépit de leurs réticences à employer la force, les Allemands se décident à montrer les muscles. Dans son discours de politique générale au Bundestag, mercredi 14 mai, le chancelier Friedrich Merz s’est engagé à doter l’Allemagne de « l’armée conventionnelle la plus puissante d’Europe » grâce notamment aux centaines de milliards d’euros d’investissement débloqués par son gouvernement. « Le renforcement de la Bundeswehr est notre priorité absolue », a déclaré le dirigeant devant les députés. Renforcer l’armée allemande, longtemps sous-financée, « c’est ce qu’attend le pays le plus peuplé et le plus puissant d’Europe. Nos amis et partenaires l’attendent également de nous. En fait, ils l’exigent pratiquement », a-t-il ajouté.
Refuser toute « paix dictée » par Moscou à Kiev
Devant les députés, le nouveau dirigeant allemand a jugé d’une « importance capitale » que les Occidentaux « ne se laissent pas diviser » dans le cadre de la guerre en Ukraine, et appelé à « maintenir la plus grande unité possible entre les partenaires européens et américains ». Le week-end dernier, Kiev et ses alliés européens – Paris, Berlin, Londres et Varsovie – ont appelé le président russe Vladimir Poutine à accepter un cessez-le-feu de 30 jours, sous peine de « sanctions massives ».
« Notre aide à l’Ukraine reste un effort commun des Européens, des Américains et d’autres amis et alliés », a affirmé Friedrich Merz, alors que Donald Trump cherche à rapprocher les États-Unis de la Russie. « Aucune paix dictée et aucune soumission à des faits établis militairement contre la volonté de l’Ukraine n’est tolérable », a-t-il encore dit, soulignant l’effort de Berlin pour « que cette position claire soit représentée partout en Europe, mais aussi par nos partenaires américains ».
L’Allemagne « peut redevenir une locomotive économique que le monde admire », a également assuré Friedrich Merz, déterminé à « tout faire » pour retrouver « le chemin de la croissance » dans un pays toujours plus englué dans la crise. Moteur de la croissance de la zone euro pendant longtemps, l’Allemagne sort de deux années consécutives de récession, à la traîne de ses partenaires européens, et la stagnation guette la première économie européenne en 2025.
M.T avec AFP