« Prendre un coup d’avance sur un champ nouveau. » Telle est l’ambition affichée par Christophe Pupier, président d’IREIS, l’Institut de recherches en ingénierie des surfaces d’HEF. Ce groupe international réunit 3 200 salariés sur 90 sites industriels, répartis dans 21 pays.
Ce leader mondial de l’ingénierie des matériaux de surfaces est d’abord une entreprise ligérienne. Sur son site stéphanois, installé à proximité de la Cité du design, elle tisse des liens forts avec son voisin, le laboratoire de recherche Hubert-Curien, rattaché à l’université Jean-Monnet et au CNRS. Ensemble, ils viennent de créer un nouveau laboratoire commun : Cometa pour Composants optiques à base de métasurfaces. Cela ne vous dit peut-être rien et pourtant ces composants optiques sont omniprésents dans notre quotidien : dans les téléphones portables et les voitures, notamment.
« Les limites de cette innovation sont celles de notre imagination »
Cette technologie de rupture est en phase de révolutionner le monde de l’optique grâce à une précision de micro et nanostructures, « 1 000 fois plus petits que le diamètre d’un cheveu pour contrôler sans précédent la propagation de la lumière », vulgarise Maxime Darnon, directeur de recherche CNRS au laboratoire Hubert-Curien.
Les applications peuvent aller de la santé (imagerie médicale…) au numérique (téléphones portables, réalité virtuelle, hologramme…), en passant par la défense, le spatial ou encore l’environnement (cartographie, détection de gaz…) : « Il s’agit d’une innovation de rupture. Pour l’instant, les limites sont celles de notre imagination. »
8 millions d’euros pour une ligne pilote
Inauguré ce mercredi 14 mai, le partenariat autour de Cometa est scellé pour cinq ans et est reconductible. « HEF est née de la recherche » et sait « transformer ses connaissances scientifiques en industrie », rappelle Fabrice Prost, directeur général du groupe dont le siège est à Andrézieux-Bouthéon.
Né d’une collaboration de 20 ans entre HEF et Hubert-Curien, Cometa représente un outil ambitieux. La fabrication de composants optiques de nouvelles générations représente « un positionnement stratégique sur un marché des composants photoniques présentant une croissance forte et constante », souligne Laurent Dubost, responsable en recherche et développement photonique pour HEF.
De Cometa, HEF souhaite « faire émerger une filière industrielle », détaille-t-il. Le groupe annonce un investissement de deux millions d’euros depuis un an qui sera accompagné de huit millions d’euros pour la création d’une ligne pilote de production à venir d’ici 2027. Hugo Floc’h, sous-préfet de la Loire, y voit une nouvelle équation : « Recherche plus industrie égale développement du territoire. »