Comment naît un centre-ville: le dernier numéro du Sourgentin apporte toutes les réponses à cette préoccupation. Sous le titre Cœur de Nice, le magazine du pays niçois déroule une formidable leçon d’histoire, d’urbanisme et d’architecture, que signèrent des hommes majeurs assimilés trop lapidairement à des noms de rues tels que Dubouchage, Defly, Gioffredo, Pastorelli…
Le jardin de la place Wilson, un ancien cimetière
Au fil des pages, comme toujours, superbement illustrées de photographies, plans, gravures qui en racontent autant que les textes riches de révélations, défilent le lycée Masséna aux céramiques et ornements qui en font un bâtiment à part. Il y a aussi le square Durandy, univers des collectionneurs ou encore le jardin de la place Wilson qui fut bel et bien un cimetière. Puis la villa Rambourg, ancêtre de la bibliothèque Dubouchage, mais aussi le quartier des libraires, la grande synagogue de la rue Deloye, l’église du Vœu dédié à Notre-Dame des Grâces qui interrompit (enfin, c’est ce qu’on dit…) une redoutable épidémie de choléra décimant les âmes humaines de 1826 à 1837. Les auteurs reviennent également sur le Crédit Municipal appelé jadis mont-de-piété, chez ma tante ou le clou, le temple vaudois de la rue Gioffredo, l’Eldorado-Casino-Palace, établissement de spectacle et de jeux, ouvert en 1890, rue Pastorelli et qui finit dans les flammes d’un incendie menaçant tout le quartier…
Avec ce nouveau fascicule, vendu en kiosques et librairies, 8 euros, on en apprend sur Nice à chaque page. Lou Sourgentin, au profond savoir culturel et historique porté par une équipe d’érudits compréhensibles, fait partie de ces supports réhabilitant Nice au rang de communes au riche passé, terreau d’un présent consistant et vibrant.