« Contre les abus de contrats précaires. » La Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Dreets) va décliner en Bretagne la campagne nationale de contrôles de l’inspection du travail contre le recours abusifs aux contrats précaires.
«Cela a un impact sur la vie des travailleurs qui ont plus d’accidents et de problèmes de santé», explique Véronique Thomas, adjoint à la responsable du pôle politique du travail de la Dreets Bretagne. 172 entreprises bretonnes vont être ainsi inspectées, entre mai 2025 et mai 2026, en priorité dans l’industrie agroalimentaire et le bâtiment et les travaux publics (BTP). Car dans la région, il y a une surreprésentation du recours à l’intérim», avec un taux 5, 9 %, quand il est de 4, 8 % au niveau national. Dans l’agroalimentaire breton, c’est 14 % (8, 3 % en France), 8 % dans le BTP et plus de 6 % dans les transports et l’entreposage.
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Hélène Avignon, responsable du pôle Politique du travail de la Dreets Bretagne (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités) Ouest-France
Olivier Capy, responsable de service; Véronique Thomas, adjointe à la responsable du pôle Travail; Hélène Avignon, responsable du pôle politiques du travail de la Dreets de Bretagne; et Thomas Bonnet, inspecteur du travail. Ouest-France
Contrôles pour le « dialogue social »
Sur la même période, la Drets Bretagne est à l’initiative aussi d’une campagne pour vérifier la bonne mise en place d’un Comité social et économique (CSE) dans les entreprises de plus de 11 salariés. Plus de 170 inspections sont également prévues. « Pour le moment, seulement 35 % des entreprises bretonnes de plus de onze salariés ont mis en place un CSE », concède Véronique Thomas.
Le fonctionnement et les moyens alloués seront vérifiés, notamment la formation obligatoire des salariés élus. Les entreprises de plus de 300 salariés seront également inspectées sur la mise en place de la Commission santé sécurité condition de travail (CSSCT). «Les manquement peuvent faire l’objet de suites pénales…» prévient la Dreets.
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Véronique Thomas, adjoint à la responsable du pôle Politique du travail de la Dreets Bretagne (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités). Ouest-France
Les cafés et restaurants costarmoricains
C’est l’une des deux campagnes départementales qui sont lancées et vont s’étendre pendant toute la saison estivale: le contrôle des cafés-restaurants et enseignes de restauration rapide dans les Côtes d’Armor. Une campagne qui sera menée avec l’association interentreprises de santé au travail des Côtes d’Armor (AIST22). Travail illégal, durée du temps de travail, l’emploi des mineurs, les enjeux de santé et sécurité… Ce sont les points sur lesquels les inspecteurs de la Dreets seront particulièrement attentifs.
«Une plaquette d’information a été élaborée. Les contrôles seront précédées d’une période d’information, indique Hélène Avignon, responsable du pôle Politique du travail de la Dreets Bretagne. Un webinaire est également organisé pour les salariés et les chefs d’entreprises. il aura lieu dans la matinée du 3 juin».
Le désamiantage des chantiers
La seconde campagne de niveau départementale, menée cette fois en Ille-et-Vilaine depuis ce mercredi 14 mai et jusqu’à la fin de l’année 2025, concernera les risques au travail inhérents à la présence de l’amiante sur des chantiers menés par des entreprises de démolition et de terrassement.
Les risques au travail inhérents à la présence de l’amiante sur des chantiers menés par des entreprises de démolition et de terrassement feront l’objet d’une campagne des inspecteurs du travail d’Ille-et-Vilaine, jusqu’à la fin de l’année 2025. Ouest-France
Elle sera fera en lien avec la Carsat (caisses d’assurance retraite et de la santé au travail) et l’OPPBTP (Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics). «De précédents contrôles ont mis en lumière le défaut de réparage qui doit être effectué avant les travaux, pas de plan de retrait non plus, des salariés non formés, ou encore l’absence de mesures de restitution des chantiers», détaille Hélène Avignon.
11650
C’est le nombre d’interventions menées en 2024 par les inspecteurs du travail en Bretagne, dont 62 % en contrôle sur les lieux de travail même.
4190 contrôle ont été menés pour la prévention des accidents du travail grave et mortels, entraînant 379 arrêts de travaux en raisons de «situations de danger grave et imminent».