Par

Maxence Gorregues

Publié le

15 mai 2025 à 17h15

Ce n’est pas un, mais trois nouveaux albums que MC Solaar a sortis en 2024, pour un triptyque qui prouve une chose : même après trois décennies de carrière, certains artistes savent se réinventer. Avec Lueurs célestes, Éclats cosmiques, et Balade astrale, ce personnage iconique de la scène rap française explore des univers musicaux nouveaux pour lui, sur des rythmes très actuels.

Son concert à venir à Caen (Calvados), vendredi 16 mai 2025, au Zénith, en sera tinté, tout comme de sa carrière entamée au début des années 90.
Il a même prévu d’interpréter un titre qui n’était pas à l’origine programmé dans cette nouvelle tournée. « Mais comme les gens me le demande tout le temps… On en profite pour apporter une grande dimension festive au concert », confie-t-il. Entre autres choses…

Vous voilà de retour à Caen… (il coupe)

Ah Caen, Orelsan !

Vous le suivez depuis longtemps ?

Bien sûr. Je l’ai d’abord découvert par les clips vidéo qu’il diffusait. Puis, par le titre RaelSan, sur l’album Le chant des Sirènes. Son évolution a été extraordinaire. Je l’ai vu quatre fois en concert. Je l’adore.

Orelsan, un ethnologue de la vie quotidienne

Pourrait-on imaginer un jour un projet artistique entre vous deux ?

Jusqu’à présent, l’opportunité ne s’est jamais présentée. On ne se connaît pas. Je ne sais pas comment il fonctionne, mais pour moi, les projets communs partent toujours d’une rencontre. C’est quelqu’un avec un grand talent. C’est un ethnologue de la vie quotidienne.

Vous aussi, vous êtes un peu un ethnologue…

Disons que je suis plutôt en observation depuis 1991. Dans la musique, un ethnologue est obligé d’évoluer. Je trouve que mon dernier album est assez diversifié. Tous les styles auxquels j’ai touchés lors de mes 30 années de musique s’y retrouvent. Quand on prend les titres Cinéma, Benjamin B ou Pierre-feuille, les sonorités sont très différentes.

En 1991, votre premier album Qui sème le vent récolte le tempo sortait. Près de 35 ans après, qu’est-ce qui vous motive toujours autant à écrire et à vous produire sur scène ?

Je n’ai pas fait autant de musique qu’on pourrait le penser dans ma vie sur ces 35 dernières années. J’ai eu des périodes durant lesquelles je n’en faisais pas. Entre chaque projet, je trouve plein de raisons de faire quelque chose de différent.

C’est la première tournée depuis longtemps. Je me sens hypermotivé. On est toujours content quand on va au boulot et qu’on n’a pas l’impression d’y être.

MC Solaar

Sur scène, j’aime toujours autant ce moment où je croise le regard d’une personne qui ne connaît pas un morceau que je joue et qui plonge dedans. J’aime quand je vois que cette personne est plongée dans la narration.

Les Temps Changent, « les gens le connaissent pas cœur »

Pour en revenir à Caen, est-ce une région avec laquelle vous avez des attaches particulières ?

Le hasard fait que j’ai de très bons amis qui y sont installés depuis longtemps maintenant. Nous étions voisins en région parisienne. Un jour, le grand frère a décidé de partir travailler en Normandie et la famille a suivi. Du coup, à chaque fois que je viens à Caen, on se voit. Ils seront là au concert vendredi. Je les appelle « mes aides de Caen ».

Suivez-vous la nouvelle scène du rap français ?

Comme je disais, j’écoute Orelsan depuis plusieurs années désormais. Plus récemment et il est aussi originaire de Caen, j’ai beaucoup suivi le parcours de Jyeuhair. J’ai tout de suite accroché parce qu’il a une forte identité.

Je reste un fan de rap, donc j’écoute beaucoup d’artistes différents, je vais en voir en concert, comme Ninho récemment.

En termes de morceaux, à quoi doit s’attendre le public avant votre concert au Zénith de Caen ?

Il y a des morceaux du dernier album (Triptyque), mixés avec Da Vinci Claude, Caroline et Cinquième As. Et puis j’ai récemment ajouté le morceau Les Temps Changent parce que finalement, c’est le titre qu’on me demande tout le temps… On en profite pour apporter une grande dimension festive au concert. Les gens le connaissent par cœur.

En regardant un peu en arrière, le titre Bouge de là a marché très fort parce que c’était quelque chose de vraiment nouveau au début des années 90. Il y a eu Caroline aussi, pour sa poésie. Je me rends compte que Les Temps Changent a touché un public beaucoup plus large, certainement des personnes moins spécialistes. C’est un morceau très dansant, toujours actuel au niveau des textes et intergénérationnel. Et là aussi, on prend beaucoup de plaisir sur scène.

Pratique. Vendredi 16 mai, à 20h, au Zénith, 6 rue Joseph-Philippon, à Caen (Calvados). Tél. : 08 91 67 00 17. Tarifs : 45 à 75 €.

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