Par

Anthony Soudani

Publié le

8 avr. 2025 à 6h14

Carlos Camino a pris une décision forte pour sauver son restaurant gastronomique péruvien. Situé à Lyon, dans le 6ᵉ arrondissement, Miraflores a su garder son étoile Michelin pour la sixième année le 31 mars 2025. Cependant, l’établissement fait face à des difficultés financières. Son gérant explique à actu Lyon comment il souhaite éviter le pire.

Des dettes qui mettent le restaurant étoilé dans le rouge

Carlos Camino a décidé de placer son restaurant en procédure de sauvegarde. Cette dernière s’adresse à une société ayant des difficultés financières qu’elle ne peut pas surmonter et à la condition qu’elle ne soit pas en cessation des paiements.

La sauvegarde permet la poursuite de l’activité économique, le maintien de l’emploi et le règlement des dettes. Un dernier point important en ce qui concerne l’établissement étoilé de Lyon.

« C’est une protection qu’on demande à la suite d’énormément de charges que nous subissons depuis le Covid. Nous devons rembourser deux gros prêts garantis par l’État et le financement du déménagement parce que nous étions rue Garibaldi avant », précise Carlos Camino.

« La qualité est toujours là ! »

Le chef spécialisé dans la cuisine péruvienne, notamment à base de poissons, explique qu’entre les prêts, l’explosion des charges et la baisse d’activité depuis un an, la situation est compliquée.

Le midi, c’est vrai que ce n’est pas top et j’ai de plus en plus de trous le soir. Les gens sortent avec un ticket restaurant le midi. Ils vont manger vite et pas cher. Même les brasseries connaissent des difficultés.

Carlos Camino
Patron du restaurant étoilé Miraflores

Pourtant, Carlos le certifie : « La qualité est toujours là ! » D’ailleurs, le guide Michelin le dit aussi. Preuve en est, son restaurant a conservé son étoile. « Une cuisine d’une grande finesse », relève le célèbre guide culinaire.

« Le chef Carlos Camino, natif du Pérou, vous entraîne dans un réjouissant voyage culinaire franco-péruvien au cœur d’un bel espace contemporain, avec sa cuisine ouverte. […] Saveurs percutantes et jeux sur les textures : une cuisine intelligente et poétique, à l’image de ce ceviche hierba luisa, leche de tigre au cacao noir, ou cette pota (calmar géant) braisée palo santo, écume de mer et sauce nikkei », poursuit Michelin.

Moins de touristes, un coup dur pour son restaurant

« Ce qu’il se passe ne joue pas sur la qualité et la prestation. Ici, le menu est toujours à 165 euros. Entre nos produits et notre travail, on ne peut pas s’aligner avec les autres restaurants qui font des plats du jour à 20 euros », assure Carlos Camino.

Le pouvoir d’achat des clients pèse sur l’activité de Miraflores, également très dépendant de l’activité touristique à Lyon.

« Il y a beaucoup moins de tourisme qu’avant, moins d’étrangers. Nous restons un restaurant péruvien atypique. On avait vraie une clientèle étrangère », constate-t-il, en affirmant que son établissement n’est pas en danger immédiat.

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