Six hommes originaires de Saint-Jacques-de-la-Lande, Rennes (Ille-et-Vilaine), Mouvaux (Nord), Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), Garges-les-Gonesse (Val-d‘ Oise) et La Roche-sur-Yon (Vendée) comparaîtront pendant deux jours devant le tribunal correctionnel de Rennes, les 17 et 18 juin 2025, pour répondre de leur participation aux fusillades survenues dans le quartier du Blosne, à Rennes (Ille-et-Vilaine), pour la reprise du point de deal de la place du Banat.
Pour rappel, plusieurs fusillades successives avaient frappé le quartier du Blosne fin 2023. Les hostilités avaient donc commencé le 6 décembre 2023, puisque ce soir-là, vers 22 h 10, des coups de feu avaient été tirés en direction d‘un véhicule stationné square de Galicie. Cinq minutes après les faits, un véhicule suspecté d’avoir transporté les tireurs sera découvert à Noyal-Chatillon-sur-Seiche, à quelques kilomètres de là.
Gros calibre
Trois jours plus tard, les détonations de gros calibre avaient de nouveau résonné en plein cœur du quartier en début de soirée, aux abords du n°2 de la place du Banat. Le 18 décembre 2023, cette fois-ci au beau milieu de la pause déjeuner, un individu avait été signalé aux abords du collège des Hautes-Ourmes, toujours dans ce quartier. Il se baladait en effet muni d‘une kalashnikov et avait même pris le bus, arme de guerre contre la poitrine…
Une jeune femme s‘était par la suite présentée au commissariat de Lens (Pas-de-Calais) pour déposer plainte pour des faits de « violences conjugales » contre son ex-compagnon, C.
Confidences
À cette occasion, elle avait expliqué aux policiers que ce jeune de 27 ans de Mouvaux (Nord) lui avait confié être « impliqué » dans la fusillade survenue le 6 décembre 2023 à Rennes après être rentré chez elle « dans la nuit » habillé « tout en noir » et muni d‘une « cagoule ». Selon elle, il avait été rémunéré « 200 € la journée » pour un « travail de gardien » – c’est-à-dire « se battre » pour « récupérer des territoires ». C. était ensuite retourné à Rennes entre le 12 et le 15 décembre 2023.
Ce jeudi 15 mai 2025, lors d‘une demande de remise en liberté devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes, le jeune homme – déjà bien connu à Lille pour des infractions à la législation sur les stupéfiants – a toutefois expliqué que son ex-compagne « dirait n’importe quoi pour lui nuire ». À ce stade, il reconnaît simplement « la sécurisation » des lieux mais n’a touché « ni aux stupéfiants, ni aux armes ».
Arsenal découvert
Un arsenal d‘armes de guerre avait par la suite été découvert dans un véhicule utilitaire : des empreintes avaient permis d’identifier plusieurs protagonistes de ce dossier. Un appartement loué à Argentré-du-Plessis (Ille-et-Vilaine), à une quarantaine de kilomètres de Rennes, avait aussi servi de base arrière à des trafiquants de stupéfiants et aux tireurs.
L‘affaire, initialement ouverte sur la qualification criminelle de « tentative de meurtre en bande organisée », sera donc finalement jugée par le tribunal correctionnel de Rennes, les 17 et 18 juin 2025. Pendant deux jours, six prévenus âgés de 19 à 33 ans devront ainsi répondre de faits de violence aggravée, d’association de malfaiteurs, d’infractions à la législation sur les stupéfiants et sur les armes. Ils encourent jusqu’à dix ans de prison. C. y comparaîtra détenu : sa demande de remise en liberté a été rejetée.