Il ne devrait plus trop tarder à montrer le bout de son dard. D’ici le mois de mai, le fameux moustique tigre va reprendre du service et nous gâcher comme il se doit nos belles journées estivales. Ne cherchez même pas à voir si l’herbe est plus verte ailleurs : les 33 communes de l’Eurométropole de Strasbourg au complet sont désormais colonisées par cette satanée bestiole, arrivée sur nos terres il y a dix ans. « Et même 150 communes alsaciennes », note Nicolas Matt, élu départemental à la CEA et par ailleurs chercheur au CNRS au sein d’un laboratoire de génétique des insectes. Preuve en est que l’espèce prolifère à vitesse grand V, en raison notamment du réchauffement climatique : il y a donc (encore) urgence.
Car au-delà des nuisances causées par les piqûres à répétition, il y a de vrais risques de santé publique, les moustiques tigres pouvant être vecteurs de maladies virales comme la dengue, le chikungunya ou Zika. « Nous avons eu dix cas de dengue importés l’année dernière, quinze l’année d’avant. Le gros risque, c’est qu’on ait des cas autochtones. C’est pour ça qu’il faut s’acharner à freiner le développement du moustique tigre sur notre territoire », alerte Françoise Schaetzel, vice-présidente de l’EMS en charge de la santé environnementale, à l’occasion d’un point presse dédié ce lundi 7 avril. Son éradication pure et simple étant devenue une utopie.
Mettre le paquet sur la communication et sensibilisation
C’est dans ce cadre-là que la collectivité a initié il y a deux ans une campagne de « lutte intégrée » comprenant un volet de sensibilisation massive et d’éradication. Notamment à travers le traitement répété de 8 000 avaloirs et puisards de rue d’une quinzaine de communes, avec un larvicide biologique dont les toxines ont des propriétés insecticides. « Les avaloirs ont été définis en concertation avec le Syndicat de lutte contre les moustiques (SLM 67) en fonction des zones les plus infestées », précise Marie Paris, chargée de mission en santé environnementale. « On n’aura jamais les moyens de traiter tous les avaloirs du territoire (56 000, N.D.L.R.) mais certaines communes ont fait le choix de le faire sur l’entièreté de leurs avaloirs, en plus de ce que propose l’EMS. C’est par exemple le cas de Souffelweyersheim », développe-t-elle.
Ce contenu est bloqué car vous n’avez pas accepté les cookies et autres traceurs.
En cliquant sur « J’accepte », les cookies et autres traceurs seront déposés et vous pourrez visualiser les contenus (plus d’informations).
En cliquant sur « J’accepte tous les cookies », vous autorisez des dépôts de cookies et autres traceurs pour le stockage de vos données sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.
J’accepte
J’accepte tous les cookies
Faire preuve de patience
« Si vous vous faites piquer par un moustique tigre, c’est qu’il est né dans un rayon de 150 mètres autour de chez vous », rappelle Nicolas Matt. « Les collectivités s’impliquent mais elles ne peuvent pas le faire seules. C’est un combat qui se fait main dans la main avec les particuliers. Car le vrai danger, c’est une épidémie massive en Alsace », pointe l’élu.
Dans la « lutte intégrée » de l’Eurométropole, qui entend également sensibiliser les métiers du bâtiment à la problématique des eaux stagnantes, l’idée est en parallèle d’observer les résultats de près : après Koenigshoffen et Cronenbourg, deux nouveaux territoires d’évaluation seront prochainement ciblés. Cela inclut « un dispositif particulier de comparaison » ou encore la « mise en place de pièges pour les moustiques adultes » avec des données cartographiées, détaille Marie Paris. Si la collectivité appelle à la mobilisation active et immédiate, elle invite également à la patience. « Les résultats ne sont pas flagrants les premières années », prévient Marie Paris. Elle estime qu’ils seront véritablement significatifs d’ici trois à quatre ans.
Le bilan de l’évaluation de la lutte intégrée à Koenigshoffen sera présenté aux habitants lors d’une réunion publique le 25 avril à 18 h 30 à la Maison des projets, 91, route des Romains.