REPORTAGE – De retour en Syrie après premier reportage à Homs en 2012, l’écrivain franco-américain raconte l’histoire d’Ismaïl, survivant de la prison de Sednaya, lieu tristement célèbre pour les conditions de détention extrêmes des opposants au tyran déchu Bachar el-Assad.

Un soir à Homs, j’ai partagé l’iftar – le repas de rupture du jeûne du ramadan – avec un homme de 33 ans nommé Ismaïl al-Ghantawi. L’appartement, pauvre mais correctement meublé, appartient à sa belle-famille ; son propre appartement, dans le quartier de Baba Amr, est détruit. La nourriture est disposée sur une nappe posée au sol entre les canapés ; Ismaïl, un homme au visage maigre et aux traits tirés, avec un petit bouc soigné et des lunettes fines, nous reçoit en compagnie de son fils, Ali, un garçon de 10 ans, éveillé et intelligent ; sa femme, comme il se doit parmi les familles sunnites conservatrices de Syrie, restera cachée durant notre visite, et je ne ferai jamais sa connaissance. Frêle, timide, Ismaïl est un survivant de Sednaya, le « goulag de Bachar el-Assad », une prison cauchemardesque où il a passé les onze dernières années de sa vie.

Tortures et procès expéditif

Cet enfer, il ne veut pas en parler, mais aujourd’hui il a accepté par respect pour un de ses compagnons de détention, Mahmoud, un cousin…

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Le Figaro

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