Par
Léa Pippinato
Publié le
17 mai 2025 à 20h46
« Ce gars-là rénovait ma cuisine. J’ai découvert qu’il peignait. Trois semaines plus tard, il vendait toutes ses toiles dans une expo. » Passrel, c’est d’abord une histoire personnelle. Celle de Lucien, montpelliérain issu d’une famille baignée dans l’art. Un grand-père musicien, une mère peintre, des années au JAM, école de jazz locale, et un groupe de rock adolescent qui écume les scènes de la ville. « À l’époque, on tractait dans la rue, on se produisait dans tous les bars. Il y avait une vraie vie culturelle, spontanée, de proximité. »
Découvrez la vidéo « Pitch » de Passrel sur notre Instagram :
Visualiser le contenu sur Instagram
Aujourd’hui, ce monde a changé. La pandémie, les attentats et les réglementations ont refroidi les initiatives culturelles. « On sent que la culture a déserté la rue. Elle est enfermée dans les grandes salles, parfois chères, souvent lointaines. » Avec Hugo, développeur web, et leurs conjointes respectives, Lucien imagine une solution : une plateforme qui recrée du lien entre les artistes, les lieux et le public. Une passerelle, donc. Ou plutôt Passrel.
Lancée il y a quatre mois, Passrel est un outil gratuit où artistes et lieux peuvent créer un profil. Ce mini-site leur permet de présenter leur travail, d’échanger via une messagerie interne, de publier des événements et de les partager facilement. Hugo résume : « On a pensé un outil à simple, évolutif, entièrement dédié à la culture. Les profils peuvent intégrer photos, vidéos, musique, biographie… C’est aussi une carte de visite. » Mais la plateforme ne s’arrête pas à la mise en relation. Chaque événement doit être validé par un artiste pour éviter que le site ne soit détourné à des fins purement commerciales.
Un maillage culturel micro-local
Pour son lancement, Passrel se concentre sur Montpellier. Et les premiers résultats sont là : près de 200 artistes, plus de 25 lieux partenaires, dont des cafés, restaurants et même des boulangeries. Parmi eux, l’Irish Tavern dans le quartier des Beaux-Arts, connu pour ses open mics. « Ils ont un piano, une guitare à disposition. Ils nous ont dit vouloir attirer plus de monde avec ce genre de rendez-vous. C’est exactement notre but. » Grâce à la plateforme, certains artistes se rencontrent, collaborent, montent des projets communs. « On a vu un street-artist s’associer à un photographe. Un vidéaste a commencé à tourner des clips pour un musicien. C’est cette effervescence qu’on cherche. » Passrel organise aussi ses propres événements. Les fondateurs identifient des lieux intéressés, leur proposent des artistes adaptés, construisent une programmation autour d’un créneau stratégique.
Un système de mise en lumière permet au public de valoriser les artistes, lieux ou événements qu’il aime. Un classement se forme naturellement, mais reste secondaire. « Par défaut, les profils s’affichent de manière aléatoire. On voulait que chacun ait sa chance, peu importe sa notoriété. » L’objectif final ? S’implanter durablement à Montpellier, puis essaimer ville par ville.
Vidéos : en ce moment sur Actu
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.