Publié le
18 mai 2025 à 7h04
Ils ont des slogans qui claquent, s’équipent comme des pros et livrent des performances remarquées dans les pelotons. Sorte de « club d’athlétisme 2.0 » et fournisseur d’influenceurs pour les équipementiers à l’occasion, les « Run Crew » ont envahi Paris depuis une dizaine d’années. Fondateur des Zoom Volt Runners, Nicolas Dalmasso revient sur les origines de l’un des pionniers du genre dans la capitale.
Un ton décalé qui modernise la perception de la course à pied
Ils ont fait leur réputation sur l’insolence de leur credo « Go Fast or Be Last » (« cours vite ou soit dernier »), comme celle des leurs tracés sur Strava. « On est souvent devant », sourit le boss du Zoom. Sans ironie : « On court beaucoup, on s’entraîne dur. C’est notre marque de fabrique ».
Et leurs membres n’échappent pas aux coureurs avertis dans les SAS des différentes coures parisiennes, grâce à leurs couleurs noir et jaune électrique, mais aussi un « Z » majuscule floqué sur leur pectoral droit.
Une recette qui emprunte les codes des équipes d’ambassadeurs des marques de running, tout en s’en émancipant et en renvoyant une image plus fun, moins rigide, en organisant des événements « non officiels » ou en jouant avec cette « arrogance feinte » sur les réseaux.
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Effet de mode et lieu de sociabilité
C’est d’ailleurs au sein du crew de Nike, que le premier Français du marathon de New York 2024 a rencontré ceux avec qui il lancera l’association du Zoom en 2014. « On s’entraînait ensemble et on a voulu le faire de manière indépendante », retrace-t-il. Puis de lâcher : « Au départ, on était moins de dix ».
Avant de porter un regard plus global sur le développement des groupe de coureurs amateurs dans la capitale : « Je crois, d’abord, que les gens courent plus. En parallèle, il y a les marques… Et notamment Adidas, qui a lancé ses grands crews dans les différentes zones de Paris (Adidas Runners Paris). À partir de là, je pense que certains ont voulu monter des structures plus petites pour que les gens puissent mieux se connaître et créer une ambiance plus conviviale. »
Des partenariats à la carte
Propulsés par les gros chronos de ses membres, mais aussi des posts sur les réseaux sociaux très suivis par la communauté amateure, certains crews – peut-être plus agile sur les réseaux que les clubs FFA classiques – sont désormais sélects.
Aujourd’hui, on intègre 10 à 20 personnes par an, alors qu’on reçoit près de 100 demandes. On veut garder l’atmosphère chaleureuse et puis on n’a pas de structure ou de subventions derrière
Nicolas Dalmasso
Fondateur des Zoom Volt Runners
Ils sont aussi un vecteur de marketing important pour les marques, qui les approchent notamment en proposant des dossards [inscription] à leurs coureurs pour des courses sponsorisées, en plus de leur offrir les nouveaux produits de l’équipementier à tester pour l’occasion.
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Nicolas Dalmasso pose les limites : « Il n’y a rien d’obligatoire. C’est du cas par cas. Dès qu’on reçoit une proposition de partenariat – avec des dossards et une dotation en nature -, on consulte nos membres et si ça en intéresse certains, ça se fait ». Une occasion pour eux d’obtenir des dossards à une course rapidement complète comme le Semi de Paris (sponsorisé par Hoka en 2025) et du matériel dernier cri, gratuitement.
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« Des clubs d’athlé 2.0 »
Ni plus, ni moins, car les Zoom Volt Runners préfèrent les records personnels aux abonnés Instagram.
Quelques crews privilégient leur image sur les réseaux, mais nous, ce qui nous intéresse c’est de courir, c’est notre passion
Nicolas Dalmasso
Fondateur des Zoom Volt Runners
En plus de son travail et de l’aspect administratif, Nicolas Dalmasso est aussi en charge des programmes d’entraînement de ses coureurs. « On essaie de s’aligner sur les mêmes objectifs, comme ça on a des séances communes, des plans quasi identiques et cela crée de l’émulation », précise-t-il.
Et de poursuivre : « On est des clubs d’athlé 2.0, en quelque sorte. Il arrive d’ailleurs que des coureurs prennent leur première licence chez nous, parce que l’offre classique leur convient moins ».
La structure, qui compte 70 membres et possède une licence à la Fédération Française d’Athlétisme (FFA), organise deux rendez-vous hebdomadaires, sur la piste du centre Sportif Alain-Mimoun et au Lac Daumesnil, en plus des sorties informelles entre membres du Zoom le reste de la semaine.
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