La présence d’un camp de voyageurs empêche le démarrage d’un chantier industriel, près de l’aéroport nantais. Après des mois de tergiversations, la métropole assure pouvoir reloger les familles sur une parcelle voisine dès la semaine prochaine.
L’entrepreneur prend son mal en patience. Dix mois après la signature du compromis de vente, ce nouveau propriétaire d’une parcelle de 5600 m2 au sud de Nantes (Loire-Atlantique) pourrait enfin prendre possession de son bien. Situé sur la commune de Saint-Aignan-de-Grand-Lieu, à proximité de l’aéroport Nantes Atlantique, le terrain convoité doit lui permettre de développer son activité. Seul problème : la zone est occupée. Les caravanes de six familles de gens du voyage sont installées sur le secteur.
L’ancien propriétaire du terrain, l’aménageur public Loire Océan Développement (LOD), avait accepté vers 2019 la fixation de ce camp. En juillet 2024, cette entreprise publique locale détenue à 52% par Nantes Métropole s’était également engagée auprès de l’entrepreneur à trouver une solution de relogement pour les familles. Une promesse qui tarde à se concrétiser. «Cela risque de mettre des mois, or je comptais qu’on me propose une solution sous quelques jours», a indiqué à nos confrères de Presse Océan Guillaume Mairy, gérant depuis 2018 de l’entreprise d’outillage industriel Oseteam et nouveau propriétaire de la parcelle occupée.
La métropole «coincée»
Voilà plusieurs mois que l’industriel ronge son frein. Il a reçu en décembre le permis de construire pour aménager son nouveau terrain et y développer son activité. 150.000 euros ont d’ores et déjà été engagés dans l’opération, tandis que les travaux devraient lui coûter plus d’un million d’euros. Le chantier ne pourra cependant pas être amorcé tant que les familles se trouvent sur le terrain. Auprès de la presse locale, Guillaume Mairy confie avoir été surprise par le délai de prise en charge et déplore une situation «kafkaïenne». L’entrepreneur n’a pas donné suite aux sollicitations du Figaro.
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Nantes Métropole confirme l’existence du problème. «Nous nous sommes retrouvés un peu coincés», corrobore pour Le Figaro François Prochasson, vice-président de la métropole délégué au logement social. «Nous avons dû accélérer nos prospections pour trouver un foncier qui conviendrait à ces familles, dont les enfants sont scolarisés dans le secteur. Le futur terrain sera proposé aux voyageurs sous condition qu’ils s’engagent à payer les factures d’eau et d’électricité, dans le cas où ils souhaitaient s’installer durablement sur la métropole».
En attendant une solution pérenne, la collectivité assure avoir trouvé un terrain propre à être occupé rapidement par les familles. Celui-ci se trouve sur la parcelle voisine de celle qui est aujourd’hui occupée. «La situation devrait être réglée la semaine prochaine», indique François Prochasson. Le nouveau terrain ne pourra être toutefois occupé que de manière provisoire. «Cette solution de transition ne tiendra pas l’hiver», prévient l’élu. Avec plus de 300 familles en attente d’un terrain, l’attente risque d’être longue avant un relogement définitif.